27 février 2019
Il existe des marges de manœuvre économiques pour agir avec puissance à l’échelle européenne contre le réchauffement climatique et financer les investissements nécessaires (sortie des énergies fossiles, économies d’énergie, transports propres etc). C’est le sens de la mobilisation autour du Pacte Finance-Climat, initié par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, qui réunissait le 19 février à Jussieu de nombreux soutiens, dont Laurent Fabius, Alain Juppé, Delphine Batho…
« Rien n’est plus irrésistible qu’une idée dont l’heure est venue » disait Victor Hugo ; le moment est urgent pour une grande décision politique européenne, financer la sortie du chaos climatique !
Pour convaincre qu’une mobilisation générale de l’Europe est à portée de main, l’équipe de Pacte Finance-Climat a élaboré un projet de traité européen, de 14 pages, proposant une banque de prêt à taux zéro de 1000 milliards par an (alimentée par la création monétaire comme cela a été fait pour « sauver » les banques), et un Fonds européen du climat et de la biodiversité de 100 milliards par an. On pourra bien sûr discuter sur le plan de la technique économique, tel ou tel aspect de ces propositions, et les rapprocher notamment de l’appel à libérer l’investissement écologique qui préconise, outre la création monétaire, d’utiliser les clauses de flexibilité des traités qui permettent de sortir les investissements écologiques du calcul des déficits publics. Mais l’essentiel n’est pas là.
Soutenu par 250 députés et 50 sénateurs (les Deux-Sèvres étant le seul département avec 100% de députés signataires), et aussi par 500 personnalités européennes de tous bords, une belle mobilisation s’est opérée autour du Pacte Finance-Climat le 19 février, avec les témoignages de chefs d’entreprise, des ONG, des élus locaux ou nationaux. Delphine Batho a enflammé la salle en demandant « qu’on ne laisse pas Donald Trump décider pour le monde entier. Il faut dire la vérité. Le moment est venu du rapport de force. Une large majorité pour dire –ça suffit ! »
La session a été conclue en chanson par l’activiste anglaise Madeleina Kay au titre de « I won’t go down without fight » (je ne me laisserai pas écraser sans me battre) après que de nombreux jeunes ont crié leur urgence !
Armel Prieur