30 juin 2021
Alors qu’après la canicule en Californie, l’Ouest du Canada affronte un « dôme de chaleur » tel qu’il provoque des chaleurs fatales et des morts soudaines, le rapport annuel 2021 du Haut Conseil pour le Climat dresse un diagnostic implacable : la France accumule toujours plus de retard dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
Les politiques publiques mises en œuvre pour faire face au défi du changement climatique sont donc largement insuffisantes. Depuis 1990, notre pays a ainsi réduit ses émissions plus faiblement que la moyenne de nos voisins européens. La lenteur du déploiement de mesures concrètes destinées à lutter contre le réchauffement engendre des conséquences graves, puisque deux-tiers de la population française est fortement exposé au risque climatique. Le Haut Conseil affirme donc qu’il faut, dès 2021, multiplier par deux le rythme annuel de réduction de notre impact carbone et atteindre immédiatement les moins 3% par an afin de lutter efficacement contre le réchauffement.
Il y a urgence à agir dès à présent. Les informations publiées sur la version provisoire du prochain rapport du GIEC sont sans appel : l’humanité est à l’aube de retombées cataclysmiques pour les prochaines décennies si rien n’est fait rapidement pour agir contre le changement climatique. Les décisions doivent donc être immédiates et drastiques, mais le Gouvernement, malheureusement, ne semble pas avoir pris la mesure de l’ampleur des dégâts à venir : la stratégie nationale bas carbone n’est toujours pas respectée et la loi Climat actuellement en discussion au Parlement, vidée de sa substance, ne permettra de réduire qu’à la marge les émissions de CO2.
Au-delà de 1,5°C de hausse des températures, l’impact pour les générations futures sera irréversible. Le pire est donc à venir si on ne repense pas radicalement nos politiques publiques, nos comportements et nos modes de production et de consommation.
Hubert Julien-Laferrière, Député du Rhône, porte-parole de Génération Écologie