12 octobre 2021
Le plan « France 2030 » présenté ce matin par Emmanuel Macron ne prépare en rien la France à 2030. Pire, il est un énorme coup de bluff puisque le plan de financement, à hauteur de 30 milliards d’euros dont on ne sait pas d’où ils viennent, sera à la charge des gouvernements futurs.
2030, c’est la date butoir pour baisser de 65% les émissions de gaz à effet de serre, objectif qui découle des rapports du GIEC.
Comme le « Plan de relance » qui injectait 100 milliards d’euros dans la relance économique du pays dont 8 milliards d’euros pour le secteur de l’automobile et 15 milliards d’euros à la filière aéronautique, le plan « France 2030 » poursuit le verrouillage de notre dépendance aux énergies fossiles.
Il mise ainsi sur un gigantesque bluff technologique. Or, si la recherche est toujours nécessaire, le problème principal reste la vitesse de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce que nous propose Emmanuel Macron, c’est encore une fois le chemin de la croissance frénétique, objectif qui semble immuable, tellement que cela en devient ringard.
L’Accord de Paris n’est pas respecté. Les alertes du GIEC sont sans appel. Les scientifiques et les institutions internationales appellent à une transformation drastique et en rupture pour limiter autant que possible le réchauffement climatique et la destruction du vivant. Pourtant, comme ses prédécesseurs, le plan « France 2030 » s’entête dans le mythe de la croissance, synonyme d’abandon suicidaire de l’humanité.
Le Président de la République démontre une nouvelle fois son aveuglement au sujet des pesticides en déclarant que l’agriculture française a réussi « à travers deux grandes révolutions, historiques, celle de la mécanisation, puis celle de la chimie ».
Il fait preuve d’un productivisme dépassé en se donnant comme objectif d’investir dans l’exploitation des grands fonds marins pour notamment accéder à certains métaux rares.
Nous devons désormais porter un nouveau projet de société avec l’indispensable décroissance, porteuse d’espoir et de solidarités, riches d’innovations et de créativités, de réduction des inégalités, d’une amélioration de la santé, et aussi créatrice d’emplois et d’activités épanouissantes tout en plaçant le bien-être humain et le respect du vivant au cœur de toutes les décisions.
Quentin Guillemain, porte-parole de Génération Écologie