18 octobre 2021
Comme militante antiraciste, nous faisons partie de celles et ceux qui militent depuis des années pour sortir le 17 octobre 1961 de l’oubli. La mémoire est toujours un combat.
À l’occasion de la commémoration des 60 ans de la répression sanglante de la manifestation à l’appel du FLN contre le couvre-feu imposé aux seuls « Français musulmans d’Algérie », on attendait, dans le prolongement du rapport de Benjamin Stora, une parole officielle claire. Une parole qui puisse constituer une nouvelle étape consistante dans la reconnaissance des crimes commis par l’État le 17 octobre 1961 : près de deux cents personnes tuées, près de 12 000 arrestations, 2 000 expulsions.
Le Président de la République, par un communiqué, a limité sa parole à reconnaître que « les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République ». De ce fait, le Préfet est officiellement désigné comme le seul responsable et le crime d’État n’est pas reconnu.
Génération Écologie exprime sa déception et se joint aux demandes des associations antiracistes et de jeunesse. Une commission d’historiennes et d’historiens pour la vérité et justice sur le 17 octobre 1961 doit être créée, doit pouvoir accéder à la totalité des archives pour établir en détail les faits, leur contexte, et les responsabilités précises dans la chaîne de commandement de l’État. La France a tout à gagner à regarder en face cette page de l’histoire coloniale pour progresser dans l’affirmation de ses valeurs et de son identité républicaine.
Loubna Méliane, porte-parole de Génération Écologie