07 décembre 2021
Bouchra, était maman de deux filles (5 ans et 14 ans), vendeuse d’une boutique de prêt à porter et surtout une humaine de cette Terre et parce qu’elle était une femme, elle a rejoint les 103 autres victimes décédées de féminicides en 2021, révoltant !
Pourtant Bouchra a bénéficié du dispositif « Femmes en Très Grand Danger « et elle était équipée du téléphone prévu à cet effet. Victime de violences conjugales, son compagnon avait été incarcéré pour cette raison et malheureusement le dispositif téléphone n’a pas fonctionné.
Personne n’a pensé à la prévenir que son ex-conjoint bénéficiait d’une autorisation de sortie par le biais du jeu des remises de peine avec 3 semaines d’avance ! Ce qui vient à démontrer que cela ne suffit pas, les moyens et les liens humains sont la première solution.
Bouchra est la 3ème femme assassinée en Seine-Saint-Denis et la 104ème en France en 2021. Comment, à l’heure de l’hyper connectivité une telle faute puisse arriver ?
Malgré la libération de la parole des femmes et autres victimes d’actes d’agressions sexistes et sexuelles, comme en témoigne la dernière marche du 20 novembre dernier, ce féminicide nous renforce dans le fait que la lutte contre les violences faites aux femmes et à toutes personnes doit être permanente et doit nous mobiliser toutes et tous à tous les niveaux de la société. Aucun féminicide ne doit plus jamais être considéré comme un simple « fait divers ».
Si les violences faites aux femmes sont Grande cause nationale, alors rapidement des moyens massifs en termes d’éducation, de formation, de communication et de prévention doivent être mobilisés et sans plus attendre. La tribune signée par 3000 magistrats le 23 novembre rappelle que la coordination nationale des services et ministères de l’Etat doit évoluer et être à l’écoute, car 5 000 téléphones malheureusement n’arrêtent pas un meurtre !
Notre pays doit retrouver une justice ferme, cohérente et de qualité, pour les citoyennes et les citoyens de ce pays. La parole des femmes doit être plus que jamais considérée et prise au sérieux et leurs alertes doivent générer des actions rapides et adaptées.
Enfin messieurs, pères, garçons, cousins, frères, grands-pères, humains ce combat est aussi le vôtre ! Soyons soudés avec elles au-devant dans ce qu’elles peuvent subir ! Ne laissons plus personne dans l’isolement face à ce drame qu’est la violence conjugale.
Génération Ecologie Seine-Saint-Denis, avec la commission écoféminisme de Génération Ecologie souhaite qu’une enquête parlementaire soit diligentée afin de mettre en lumière une nouvelle fois les dysfonctionnements et le manque de coordination qui ont permis à ce drame d’avoir lieu.
Aussi nous répondons à l’appel lancé par l’association de l’Union des Citoyens pour un Nouvel Epinay pour la marche blanche en la mémoire de Bouchra ce dimanche 12 Décembre à 14h devant le groupe scolaire Jean Jaurès d’Epinay-sur-Seine
Charlotte LE PROVOST Co-référente Génération Écologie Seine-Saint-Denis
Maël DIEYE Co-référent Génération Écologie Seine-Saint-Denis