Rapport du GIEC : la décroissance, seule issue pour conserver un monde vivable

07 avril 2022

Le GIEC a présenté le 4 avril le troisième volet de son 6ème rapport, portant sur les moyens de limiter et d’atténuer le changement climatique. Il a aussitôt été qualifié d' »accablant » par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, ajoutant que « certains gouvernements et responsables d’entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent”. 

Les conclusions du GIEC sont une nouvelle fois sans appel : la poursuite des politiques actuelles conduit à un réchauffement de +3,2° C à la fin du siècle, c’est-à-dire à un monde invivable. Le pic d’émissions de gaz à effet de serre doit être atteint avant 2025 pour avoir 50% de chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5° C et 67% de chance de ne pas dépasser les 2° C. Elles doivent être divisées par deux d’ici 2030. Autrement dit, selon le GIEC « Les preuves sont claires : le temps de l’action, c’est maintenant. »  

Pourtant, les solutions existent. Pour les experts du GIEC, les changements à opérer passent par une réduction importante des énergies fossiles, le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les modifications des modes de vie, une hausse substantielle des financements et le soutien à l’innovation technologique, la réduction des inégalités. Le rapport indique même que les liquidités financières pour mener à bien ce projet sont disponibles. Seules manquent des politiques globales : une volonté politique forte.

Comme dans son précédent rapport où le GIEC mentionnait pour la première fois la décroissance, cette perspective est évoquée à plusieurs reprises dans le rapport du Groupe III. Ainsi le GIEC souligne que « plusieurs études constatent que seule une approche PIB non-croissance/décroissance ou post-croissance permet d’atteindre une stabilisation climatique en dessous de 2°C ».

Dans son chapitre 5, le GIEC indique également que « de nombreuses solutions qui réduisent la demande de matières premières et d’énergie fossile, et donc les émissions de GES, fournissent de meilleurs services pour contribuer au bien-être de tous ». 

Le projet politique de la décroissance paraît ainsi de plus en plus une perspective solide et une voie d’espoir pour réduire rapidement et drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant le bien-être humain.

Ressources utiles :
Un résumé vulgarisé des conclusions du rapport du GIEC :
Bon Pote : « Nouveau rapport du GIEC : agir coûtera moins cher que le Business as Usual »
L’article (en anglais) de Thimothée Parrique sur la décroissance dans le nouveau rapport du GIEC
https://timotheeparrique.com/degrowth-in-the-ipcc-ar6-wgiii/

Nina Géron