15 février 2023
Cela fait 20 ans que le S-métolachlore, cet herbicide toxique et cancérigène, est distribué avec l’aval de notre autorité sanitaire, l’ANSES. À noter que ce poison prenait la suite de son frère jumeau le Métolachlore lui interdit en 2003 : un microscopique changement de substance et on en reprend pour 20 ans… Les fameux tests de l’ANSES négociés avec l’agrochimie ne révélaient rien de significatif sans doute… et pourtant le voilà déclassé pour être proscrit… étrange.
Contaminant des eaux distribuées au robinet mais pas que, certains ont dû avoir la frousse de leur irresponsabilité. Avec raison si l’on en juge par la toute récente décision de justice donnant gain de cause à Madame Karine OLIVIER pour l’implication des pesticides dans le décès de son mari.
Vous noterez aussi que, comme toujours dans les affaires de pesticides, la seule question qui vaille apparemment, l’unique bras de levier, c’est la santé humaine, le « reste » c’est-à-dire le désastre (largement causé par les pesticides) touchant la biodiversité, les microflores et faunes des sols, insectes, oiseaux : motus et bouche cousue…
On ne peut bien sûr que se réjouir de voir éliminer un poison. Mais plus de 20 ans vous ne trouvez pas cela un peu long ? Voir scandaleux ? Surtout que des pesticides il en reste des centaines et des centaines au bas mot. Alors s’il faut 20, 30 ans pour chacun… un exemple de cette inertie ? Depuis l’alerte lancée il y a déjà plus de 6 ans sur les SDHI, les publications scientifiques s’accumulent mais rien ne bouge, silence, l’Anses « expertise ». Clairement, mieux vaut être ni abeilles, ni vers de terre, ni oiseaux avec de tels irresponsables !
Pierre RUSTIN