25 novembre 2023
En cette journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nos pensées vont à nos soeurs en Iran qui subissent le joug de la mollarchie, à nos soeurs en Afghanistan privées de tout et abandonnées à des vies d’esclavage, à nos soeurs en Israël violées et assassinées sauvagement parce que juives, à toutes celles qui de tous temps ont subi le viol comme arme de guerre dans les conflits, en Ukraine et ailleurs…
Le féminicide est un crime dans lequel les auteurs déshumanisent les femmes, et ne peuvent que les posséder totalement ou les détruire. Et dans cette culture sexiste et misogyne, se noue un lien complexe mais éclairant avec la destruction de la nature.
Car la société patriarcale s’est constituée sur l’accaparement des terres et des corps des femmes comme procréatrices dans le but de produire, croître et prospérer, mais également en s’appuyant sur le travail invisibilisé et non marchand qu’elles accomplissent depuis toujours. Les femmes, comme la terre et les animaux, sont reléguées au rang de ressources exploitables par un système prédateur et débridé qui ne connaît pas ses limites. Les féminicides en sont l’expression la plus sordide. Ils sont le plus souvent le geste qui succède à une suite ininterrompue d’effacements, d’asservissements, de réduction au labeur et au silence… un continuum de violences jusqu’au point de non-retour.
Ainsi, le décompte macabre de féminicides annuels en France ne reflète pas une succession de faits divers, ou de crimes isolés contre des femmes. C’est l’aboutissement d’un processus global d’une ampleur inouïe, et qui associe des enfants, ainsi que toute personne vulnérable ou dépendante.
L’émancipation des femmes fait échec à cet engrenage mortifère ainsi qu’à l’exploitation de leurs corps et de leur travail. Elle passe par la fin des stéréotypes réducteurs, la laïcité et le combat contre tous les obscurantismes, l’accès rigoureusement égal à l’éducation et la culture, aux sports, à la santé et la souveraineté sur nos corps. L’émancipation est économique, politique, et sociale.
Elle est aussi émotionnelle, dans la réappropriation des liens de sororité, contre les croyances dévalorisantes et misogynes sur les liens qui seraient nocifs entre les femmes, entre mères et filles, belles-mères, entre soeurs, entre collègues… Nous ne sommes pas des éternelles rivales pour la considération masculine.
L’émancipation des femmes est indissociable d’une société humaniste et solidaire dans laquelle s’exerce la reconnaissance du service rendu par les femmes à la civilisation : la perpétuation de l’espèce, son existence ni plus ni moins. Au contraire de toutes les tentatives de déshumaniser, de faire disparaitre ou d’abuser des corps féminins : prostitution, GPA, excision, viols, mariages forcés et maternités forcées, soumission aux services de patriarches autoritaires, religieux ou non, mais tous destructeurs.
Génération Écologie appelle de ses vœux cette alternative de société écoféministe et non violente où les hommes ne dominent ni n’exploitent les femmes. Un autre rapport aux vivants qui ne sont plus à exploiter et à détruire, au contraire du productivisme sur lequel se hisse le dogme de la croissance. Au contraire, un retour au respect des limites et la fin de la prédation, libère des violences sexistes et redonne toute sa place au soin et au lien, où la valeur d’un individu ne se mesure pas sa capacité à dominer et à écraser, mais au contraire à soutenir et à relier.
Pour la commission Écoféminisme, Hélène Roche, Caroline Ortiger, Ingrid Renaudin, Anaïs Widiez
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