Génération Écologie exige l’interdiction immédiate du glyphosate

12 juin 2025

Une vaste étude scientifique, parue le 10 juin dans la revue Environemental Health,  démontre de façon implacable les effets cancérogènes du glyphosate. Pour Génération Écologie, ces nouvelles données doivent conduire à son interdiction immédiate et définitive.

Chacune et chacun se souvient que le célèbre herbicide, pesticide le plus utilisé au monde, avait déjà été classé cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé en 2015. Cette évaluation avait été farouchement combattue par les firmes de l’agrochimie, et notamment Bayer-Monsanto. Et c’est sur la base de rapports falsifiés, dans le contexte du scandale des Monsanto Papers, que l’Union européenne avait une première fois renouvelé l’autorisation du glyphosate pour cinq ans 2017. La France avait alors voté contre. C’était l’époque où le Président Emmanuel Macron avait annoncé avoir “demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans.

Nous sommes presque huit ans plus tard. Entre-temps, en 2023, l’autorisation du glyphosate a été renouvelée une nouvelle fois dans l’ensemble de l’Union européenne. Et la France, qui avait enterré sa promesse d’en finir avec ce pesticide d’ici 2020, s’est abstenue lors du vote, selon l’hypocrisie du bon vieux principe “qui ne dit mot consent”. Le tout malgré les conclusions du rapport d’expertise collective de l’Inserm concernant les conséquences du glyphosate pour la santé humaine énonçant la mise en évidence de sa génotoxicité, d’effets reprotoxiques et perturbateurs endocriniens, d’une toxicité mitochondriale, de modes d’actions épigénétiques et transgénérationnels, ou encore d’effets neurotoxiques…

L’étude publiée le 10 juin, dont rend compte le journal Le Monde, jette donc un pavé dans le marigot de la procrastination des autorités sanitaires européennes et françaises. Il s’agit de la plus vaste étude jamais réalisée sur des animaux (des rats). En résumé, elle conclut que tous les groupes d’animaux soumis à des petites doses de glyphosate (y compris à des doses considérées comme acceptables pour les humains), ont développé des tumeurs ou des maladies du sang (leucémies). 

Nous exigeons que ces nouvelles données scientifiques soient immédiatement prises en compte. La France doit clairement demander à la Commission européenne de remettre en cause l’autorisation de ce poison et elle doit interdire tous les produits pesticides à base de glyphosate sur son sol. 

Le Président Emmanuel Macron affirmait ces jours-ci que « le climat, comme la biodiversité, ce n’est pas une question d’opinion, c’est une question de faits scientifiquement établis ». Il a ici l’occasion de joindre les actes à la parole. Car nier le danger du glyphosate, c’est faire preuve d’obscurantisme, c’est nier la science et mettre en danger les agricultrices et les agriculteurs, ainsi que nous toutes et tous au travers de la contamination de l’alimentation, de l’eau, des sols et de l’air par les épandages.

Nina GÉRON