04 septembre 2025
Génération Écologie renouvelle son opposition la plus ferme à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, approuvé par la Commission européenne hier.
La croissance du commerce international, avec toujours plus d’exportations et toujours plus d’importations, est incompatible avec la lutte contre le changement climatique et le respect des limites planétaires.
Cette voie est suicidaire.
C’est aussi un accord d’empoisonnement alimentaire, qui organise la concurrence déloyale pour notre agriculture, avec l’importation de produits qui ne respectent pas les normes sanitaires et environnementales européennes. Avons-nous vraiment envie de manger encore plus d’aliments baignant dans des pesticides interdits de longue date en Europe ?
Alerte retournement de veste : alors que le gouvernement se disait fermement opposé à l’accord avec le Mercosur, il prétend que la nouvelle version présentée hier a tenu compte des demandes de la France.
Qui défend vraiment l’agriculture française ? Ceux qui votent la loi Duplomb et envisagent d’approuver l’accord avec le Mercosur ou bien celles et ceux qui s’y opposent, défendent la santé environnementale et la lutte contre la concurrence déloyale, proposent la garantie du revenu agricole, et veulent organiser la conversion massive à l’agriculture biologique créant des milliers d’emplois ? La décroissance, c’est la cohérence !
Génération Écologie appelle le Parlement européen et la France à ne pas ratifier cet accord.
La réponse au Trumpisme et à la guerre commerciale tous azimuts n’est pas l’accord avec le Mercosur. Si nous avons besoin d’alliances, l’idée que le business et les dépendances économiques réciproques suffisent à garantir la sécurité et la stabilité dans le monde est une illusion démentie chaque jour par les faits. Notre amitié et nos relations politiques avec l’Amérique latine peuvent se renforcer autrement que par une capitulation devant les firmes de l’agro-business.
À l’approche de la COP30 à Belèm au Brésil, il faut fonder cette relation sur la défense des biens communs vitaux de l’humanité. Cela implique de remettre enfin en cause l’alinéa 5 de l’article 3 de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique qui interdit toute mesure pour le climat qui entraverait la croissance du commerce international, autrement dit qui empêche de faire quoi que ce soit de sérieux. Dans un monde en feu, voilà la voie alternative qui aurait du sens pour les dix ans de l’accord de Paris sur le climat !
Delphine Batho, coordinatrice nationale de Génération Écologie