QUI VA BOUGER ?
Le 27 mars 2012, au terme d’un appel à candidatures, le CSA accorda gratuitement à la société « Diversité TV France» et son projet TVous La télédiversité, rapidement rebaptisée « Numéro 23 », un droit de diffusion sur la TNT.
Le projet de cet opérateur audiovisuel, détaillé dans un cahier des charges qui recueillit les suffrages des membres du CSA, consistait à défendre et promouvoir une approche positive et moderne de la diversité sous toutes ses formes.
Premier « accroc » au contrat : dès son arrivée sur les ondes, « Numéro 23 » se borna à proposer des programmes déjà diffusés sur d’autres chaines et dans d’autres pays, foulant aux pieds, sans la moindre vergogne, tous les engagements inscrits dans le cahier des charges présenté lors des auditions.
De toute évidence, l’argument de la diversité n’avait été qu’un prétexte pour obtenir la fréquence.
Début 2015, la valeur sur le marché de « Numéro 23 » après valorisation est estimé à 90 M€. En avril de la même année, avant le terme effectif du droit de diffusion accordé par le CSA, le groupe « NextRadio TV » détenant entre autre BFM TV fit l’acquisition de la chaine, permettant à Pascal HOUZELAT, le PDG de « Numéro 23 », et les actionnaires parmi lesquels on retrouve Matthieu PIGASSE - Jean-Charles NAOURI – Xavier NIEL – François-Henri PINAULT – Bernard ARNAULT – et d’autres d’encaisser une très confortable plus-value.
Nous attendons des pouvoirs publics, et tout particulièrement du CSA, la condamnation d’une telle opération, scandaleuse, purement spéculative, réalisée au bénéfice d’une bande d’initiés et dans le mépris du plus grand nombre.
Mais surtout, il est temps de prendre réellement conscience des aspects nocifs de tels comportements, aux plans social et sociétal. Les agissements, en toute impunité, d’une certaine nomenklatura jacobine qui vit repliée sur elle-même contribuent à exaspérer, et pousser vers l’abstention ou les choix extrêmes, une part de plus en plus nombreuse de nos concitoyens, confrontés au quotidien à la précarité et à l’insécurité.
Christian MONFERRINI
Membre du Conseil Exécutif