Cop 21
COP 21 : pour des transports urbains au service du climat
Du 30 novembre au 11 décembre 2015, la France accueillera la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) lors de laquelle les négociations internationales devront aboutir à la signature d'un nouvel accord pour remplacer le protocole de Kyoto pour la période post 2020. La France se donne une responsabilité particulière dans le processus de négociation, car le changement climatique est l'un des principaux défis du XXIe siècle.
Et, pourtant, en France, comme en Europe, les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports urbains connaissent depuis des décennies une progression quasi-ininterrompue (+20% depuis 1990). Malgré la multiplication d'actions en faveur des modes de déplacements moins polluants et des progrès technologiques associés, la situation ne cesse de s'aggraver, éloignant la France des objectifs européens et internationaux en la matière. Rappelons également que près de 96% des émissions de CO2 du secteur des transports reviennent au transport routier.
Aussi, le besoin d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre constitue une chance unique de transformer le secteur des transports et de restructurer les villes, en rappelant d'une part le rôle que peut jouer le transport urbain dans les pays développés comme dans les pays émergents dans la lutte contre le changement climatique et en mobilisant d'autre part les acteurs du transport en France pour qu'ils se saisissent de la lutte contre le changement climatique pour innover et améliorer l'offre de mobilité et ce principalement en milieu urbain.
Changement climatique, pollutions, crise de l'énergie, destruction de ressources et d'espaces naturels: face aux défis planétaires, les transports urbains sont les leviers d'une mobilité plus respectueuse des écosystèmes et de la place de chacun dans la ville (en luttant en particulier contre la pollution de l'air, les nuisances sonores et pour plus de sécurité routière).
Jusqu'à présent, les choix d'urbanisme opérés ont généré un phénomène préoccupant d'étalement urbain. Ce modèle repose sur l'utilisation du véhicule particulier. On constate ainsi une importante augmentation du recours à la voiture individuelle (aujourd'hui, près de 40% des ménages français disposent de plusieurs voitures contre 16% en 1980) et des distances moyennes parcourues par ménage (le kilométrage s'est accru de 39%).
Face au changement climatique et pour limiter à 2°C la hausse de la température mondiale d'ici à 2050, le transport urbain doit donc aider à bâtir la ville durable en élaborant des solutions nouvelles, adaptées et équitables socialement.
La mobilité est un facteur d'innovation depuis des siècles.
Et, ici, il s'agit notamment de favoriser le transfert modal de la voiture particulière vers le transport public, par nature écologiquement vertueux mais qui se doit d'être toujours plus exemplaire. Les transports urbains ne peuvent plus être "Carbon addict" mais doivent s'engager dans la transition énergétique. En vue de cet objectif, nous pouvons nous féliciter des initiatives déjà prises par des opérateurs de transports, à l'image du Groupe RATP qui s'est engagé à renouveler, d'ici 2025, l'ensemble de son parc de 4500 véhicules en remplaçant progressivement les motorisations diesel par des motorisations électriques et à gaz renouvelable. Il s'agit d'un véritable défi industriel.
La lutte contre le changement climatique, pour être efficace, impose la participation de tous. La responsabilité des opérateurs de transports est donc engagée et les résultats sont attendus tant le niveau d'urgence est élevé.
Rappelons que la croissance prévue des émissions de gaz à effet de serre par le secteur des transports, entre 2000 et 2050, est de 140% !
Eddie Aït - Conseiller régional d'Ile-de-France (PRG), Secrétaire général du Pôle Radical et Ecologiste