Les nuisances des climato-sceptiques.
Bien qu’on les entende un peu moins à l’approche de la COP 21 de Paris, les climato-sceptiques ont encore une force de nuisance non négligeable qui s’oppose aux milliers de climatologues réunis dans le Groupe International pour l’Etude de l’évolution du Climat (GIEC) patronné par l’ONU et placé sous la responsabilité de l’Unesco
Qui sont-ils ? Des journalistes comme Laurent Cabrol (ancien présentateur de télé-achat), des lobbyistes comme Fred Singer, des associatifs (Bjorn Lomborg) ou des scientifiques pour la plupart non spécialistes de la climatologie comme C.Allegre (géochimiste) ou V.Courtillot (géophysicien). Sur 75 scientifiques climato-sceptiques on ne compte que 22 anciens climatologues ou météorologues.
Que veulent-ils ? Principalement faire entendre leur différence ou faire parler d’eux.
Qui les soutient ? Pour une bonne partie une université privée de Chicago fondée par un ancien prix Nobel et largement financée par les lobbies industriels comme le lobby du tabac ou celui du pétrole.
Que disent-ils ? Que le réchauffement climatique est un phénomène naturel dans lequel les activités humaines et notamment les utilisateurs du pétrole ou du charbon n’y sont pour rien et ce à l’instar de leurs confrères médecins pour lesquels le tabac n’est pas responsable de maladies respiratoires ni des cancers du poumon.
Quels sont leurs arguments ? Soit que la terre se refroidit soit que le réchauffement est du aux variations du rayonnement solaire (V. Courtillot) ou au magnétisme terrestre (Le Mouel) ou bien encore au principal gaz à effet de serre qu’est la vapeur d’eau.
Quels sont leurs agissements ? Leur argumentation repose le plus souvent sur des études partielles ne comportant que quelques paramètres physiques alors que les travaux des climatologues du GIEC s’appuient sur des milliers de paramètres et de mesures traitées statistiquement par des milliers d’ordinateurs qui sont à l’origine des modèles prédictifs dont la validité scientifique est testée par les données des climats du passé.
Quels impacts sur l’opinion? Leur impact sur l’opinion et sur les responsables politique est grand car ils les déculpabilisent tout en justifiant leur inaction dans la lutte contre le changement climatique. Etant soutenus par des lobbies industriels puissants ils bénéficient d’une large publicité et surtout d’une impunité totale en cas d’erreur de leurs prévisions négationnistes.
Quels sont les risques engendrés par les climato-sceptiques ? Si le débat n’avait lieu qu’au sein de la communauté scientifique il serait plaisant et normal. Cependant, s’agissant de l’avenir de l’humanité et de la non possibilité de retour en arrière, il faut appliquer le « principe de précaution » ce qui va à l’encontre des déclarations des climato-sceptiques.
Pour qui se prennent –ils ? Certains se prennent carrément pour des « Galilée » modernes en bute à une pensé unique imposée par une mafia scientifique. Or, il s’agit exactement d’une situation inverse de celle de Galilée. Galilée était un astronome muselé par des non spécialistes (religieux, philosophes ou politiques) alors que les climato-sceptiques sont, pour la plupart, des non-spécialistes du climat en désaccord avec les climatologues.
Génération Ecologie fait donc confiance aux spécialistes du climat dont les travaux sont expertisés plutôt qu’à des individus qui exposent leurs pensées personnelles dans des livres, des films ou sur internet. D’ailleurs si ces climato-sceptiques étaient responsables sur leurs biens propres des dégâts induits par le changement climatique, ils seraient moins diserts. Après tout les séismologues qui ont minimisé les risques dans les tremblements de terre du centre de l’Italie ont bien été condamnés à des peines de prison et des amendes.
Dans ce monde moderne de plus en plus connecté ou chacun à les moyens de vendre ses pensées personnelles pour des vérités scientifiques, il est nécessaire de faire confiance à des spécialistes indépendants des lobbies et des groupes de pression politiques, religieux ou même scientifiques.
Michel Villeneuve
Vice-président de GE