Il faut sauver l’usine de Gardanne !
La guerre des boues rouges rejetées en Méditerranée par l’usine d’alumine de Gardanne bat son plein.
En dehors des oppositions habituelles entre écologistes pour qui la santé de la méditerranée est primordiale et productivistes qui défendent pied à pied les profits financiers et les emplois, il est temps d’y voir plus clair et d’aller au-delà des confrontations traditionnelles.
Premièrement : l’usine de Gardanne rejette en mer des boues qui, même en partie épurées, restent toxiques et à long terme altèrent la santé de la mer et de ses habitants. Les écologistes ont donc raison d’en demander la fermeture puisque sa rénovation et sa mise aux normes risquent de ne jamais avoir lieu dans son contexte actuel, à savoir : son financement par des fonds de pension étrangers qui mettront la clef sous la porte pour investir ailleurs si les normes écologiques imposées touchent à la rentabilité de leurs dividendes.
Deuxièmement : il y a la nécessité stratégique de maintenir cette production d’alumine en Europe compte tenu qu’à la fin du siècle l’aluminium qui en est issue sera l’une des seules ressource naturelle encore disponible. C’est donc un enjeu stratégique majeur non seulement pour la France, dont c’est la seule usine de raffinage de la bauxite, que pour l’Europe compte tenu que la deuxième usine européenne située actuellement en Grèce risque elle aussi de disparaître.
Finalement le maintien de cette activité est un intérêt stratégique dont l’Europe doit se préoccuper en tant qu’union politique, ce qu’elle aspire à devenir, et non en tant que guilde des marchands, ce qu’elle est actuellement
Comme on peut le voir dans ce cas précis ce n’est pas un cas de plus l’opposition entre écologistes et lobbies industriels comme pour l’aéroport de « Notre Dame des Landes » mais un enjeu majeur pour l’avenir de l’Europe en tant que puissance autonome au-delà de la décennie.
C’est donc à l’état français et à l’union Européenne à prendre le relais d’un fond de pension défaillant pour conserver et moderniser l’usine de Gardanne afin que ses rejets industriels toxiques soient supprimés sans pour autant supprimer l’usine elle-même.
Michel VILLENEUVE, Vice-président
France GAMERRE, Présidente d’honneur