Primaire de la gauche, mode d’emploi
► Que dit la résolution votée samedi par le PS ?
Réaffirmant son souhait de voir organiser une primaire de toute la gauche et regrettant que le PCF et Europe Écologie-Les Verts aient refusé pour l’instant d’y participer, le PS a décidé d’organiser « une primaire ouverte aux acteurs de La Belle Alliance Populaire et tous ceux qui soutiendraient la démarche ».
Le PS ne désespère pas cependant que leurs alliés de la majorité changent d’avis d’ici là et « reste disponible pour une primaire de toute la gauche les deux premières semaines de décembre comme cela avait été envisagé », précise la résolution.
► Qui peut y participer ?
La primaire est ouverte aux membres de La Belle Alliance Populaire. Lancée par le PS en février, elle regroupe les partis mais aussi les personnalités politiques et syndicales qui soutiennent le gouvernement.
Pourraient donc y participer outre les membres du PS, les radicaux de gauche, déjà présents en 2011 avec la candidature de Jean-Michel Baylet, l’Union des démocrates écologistes (UDE) qui rassemble les écologistes qui soutiennent l’exécutif et Génération écologie mais aussi tous ceux qui se retrouvent dans la politique menée actuellement. « C’est une primaire qui sera plus large que celle de 2011, qui était ouverte simplement au Parti radical » et « qui va intéresser » a commenté samedi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
► Quand se déroulera-t-elle ?
Si les autres partis de gauche n’y participent pas, elles auraient lieu les 22 et 29 janvier. Le dépôt des candidatures sera possible entre le 1er et le 15 décembre. Ses modalités exactes seront arrêtées par le PS lors d’un conseil national le 2 octobre après consultation des partenaires qui décideraient d’y participer.
Elles devraient reprendre les grands principes des primaires citoyennes de 2011 même si Jean-Christophe Cambadélis prévoit déjà qu’il y aura « moins de votants » cette fois en raison de « l’urgence » dans laquelle ces primaires sont décidées. En 2011, la primaire PS, avec six candidats avait attiré près de 2,7 millions de participants au premier tour et près de 2,9 millions au second. François Hollande avait été désigné pour porter les couleurs du parti, battant au second tour du scrutin Martine Aubry avec près de 57 % des voix.
► Qui sera candidat ?
La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, membre de l’aile gauche du PS, qui militait activement pour l’organisation d’une primaire sera certainement candidate. Le Parti radical de gauche devrait être présent comme en 2011. Président du parti Écologistes !, membre de l’UDE, François de Rugy, député de Loire-Atlantique et vice-président de l’Assemblée nationale l’envisage également. « Je pense qu’Écologistes ! aura une place dans la primaire et que je pourrai y représenter les écologistes réformistes », a-t-il déclaré.
De son côté, Jean-Vincent Placé, président de l’Union des Démocrates et des Écologistes a indiqué qu’il y aurait une discussion entre les écologistes favorables au gouvernement en vue de cette primaire. À titre personnel, cet ancien membre d’Europe Écologie-Les Verts a précisé qu’il soutiendrait François Hollande.
Reste à savoir ce que feront les frondeurs qui ont souhaité des primaires pour qu’il y ait un vrai débat sur la ligne portée par François Hollande. L’ancien ministre Benoît Hamon s’est félicité de la décision du PS. « Si dans les faits, on a une primaire, c’est qu’il n’y a plus de candidat naturel, a-t-il expliqué. Cela va permettre d’ouvrir un débat très large, un débat de ligne, un débat de stratégie, ce qui me va bien », a-t-il expliqué.
Ils devront se mettre d’accord sur un candidat sachant qu’Arnaud Montebourg s’était déclaré prêt à participer à la construction d’un projet dans la perspective de la présidentielle de 2017. Enfin, Emmanuel Macron qui s’est déclaré « ni de gauche, ni de droite » devra décider s’il participe à cette primaire.
par Céline ROUDEN - La Croix