04 décembre 2018
Le moratoire annoncé par le Premier ministre non seulement sur la taxe carbone, mais aussi sur un ensemble de mesures liées à la transition énergétique, est suicidaire.
La France, pays hôte de l’Accord de Paris sur le climat, qui hier face à Donald Trump proclamait « make our planet great again », est humiliée par ce recul qui intervient en pleine COP24.
Il y avait une autre voie, un autre choix possible, que de sacrifier l’écologie.
Mais pour le gouvernement, il est manifestement plus facile de renoncer à toute ambition écologique que de répondre aux exigences de nos concitoyens sur les salaires et la taxation des hauts revenus. Les décisions annoncées ne suffiront d’ailleurs probablement pas à répondre aux colères qui s’expriment.
Cette décision n’est donc pas une simple mesure de gestion de crise, elle traduit un choix politique profond : pour le pouvoir, la transition énergétique c’est fini.
C’est aujourd’hui la mort de l’idée fausse selon laquelle l’écologie pourrait faire l’objet d’un quelconque consensus politique.
Tous les citoyens qui savent que le compte à rebours est largement engagé pour le climat, pour la biodiversité, pour notre santé, et qu’il ne peut pas y avoir de pause pour agir afin de protéger tout ce qui détermine nos conditions d’existence, doivent maintenant s’engager pour établir un rapport de force.
La réponse doit venir de la société civile et de l’émergence dans le paysage politique d’une force nouvelle, libre et indépendante du vieux système partisan dont tous les leaders sont co-responsables du recul annoncé aujourd’hui.
Communiqué de Delphine Batho, Présidente de Génération Ecologie