06 mars 2019
Génération Écologie salue les 66 propositions du « pacte pour le pouvoir de vivre » présenté par un collectif de 19 organisations de la société civile.
Oui le « pouvoir de vivre » doit désormais remplacer la revendication sociale anciennement formulée sous le terme d’accès au « pouvoir d’achat ». Que cette expression d’abord employée avec pertinence par Laurent Berger, devienne la bannière et le mot d’ordre d’une coalition de syndicats, d’acteurs de l’économie sociale et solidaire, d’ONG écologistes et d’associations de lutte contre la pauvreté contribue à une bataille culturelle fondamentale. L’effondrement en cours de la biodiversité, le dépassement des limites planétaires, l’accélération du réchauffement climatique, la planète transformée en gigantesque poubelle sur terre comme dans les océans, l’explosion des inégalités aggravées par un sentiment de frustration permanente liée à l’étalage de richesses vanté à longueur de publicité comme le standard d’une vie moderne accomplie, exigent une rupture nette avec les références du modèle consumériste. Le combat contre les injustices sociales ne doit plus s’exprimer en termes de revendication d’accès à une société d’hyperconsommation dévastatrice, comme si chacune et chacun demandait sa « part du gâteau » de la destruction planétaire. Le pouvoir de vivre nous ramène finalement à ce qui est vraiment essentiel à nos vies, à savoir un égal accès à des biens communs fondamentaux préservés, lesquels déterminent nos conditions d’existence de Terriens et font la vraie qualité de vie.
Ces orientations rejoignent le projet politique de l’écologie intégrale qui lie la préservation du climat et du vivant, la réduction des inégalités et l’amélioration de la qualité de vie de toutes et tous en un seul combat. Dans leur contenu, les propositions peuvent bien sûr donner lieu à discussion, notamment sur leur niveau d’ambition ou d’efficacité. Mais l’immense mérite de ce pacte est de traduire en mesures concrètes l’exigence de cohérence entre la justice sociale, fiscale et climatique qui est la condition de l’efficacité écologique. Elles sont aussi un point d’appui pour celles et ceux qui, comme nous, portent le projet politique de sortir les investissements écologiques du calcul des déficits publics, décision urgente pour redonner à la Nation et à l’Europe des marges de manœuvre et une capacité d’agir, massivement et vite, pour le climat et la sobriété énergétique.
Alors que les modalités d’organisation du grand débat national comme les contenus biaisés mis en discussion restent marquées par des visions obsolètes faisant de l’écologie un fardeau, le gouvernement serait bien inspiré de tenir compte de cette contribution salutaire !