25 juin 2019
Seize ans après la canicule de 2003 qui a provoqué plus de 15 000 décès en France, le gouvernement multiplie les messages de prévention dans le cadre du « plan canicule », pour ne pas paraître pris au dépourvu. Il cherche à en prévenir les effets sanitaires à défaut de s’attaquer aux causes du phénomène. Au moins peut-on souligner que, pour une fois, les pouvoirs publics ne nient plus le lien évident entre cet épisode caniculaire en juin et le réchauffement planétaire du fait des activités humaines…
Bien sûr, rien ne sera réglé dès la fin de la vague de chaleur mais au moins ces épisodes de canicule sont désormais reliés au changement climatique global ce qui, jusqu’à présent, était nié par les responsables politiques, par les climato-sceptiques et par une partie de l’opinion publique.
Seuls les scientifiques et les écologistes reconnaissaient depuis plus de trente ans le lien entre ces événements météorologiques et le changement climatique global en intégrant dans les modèles numériques l’augmentation du nombre des ces épisodes caniculaires et leur précocité. En effet, ces modèles prévoyaient un climat de type « Andalousie » pour le sud de la France dès 2040. Cette augmentation de la fréquence et de la précocité des épisodes de chaleur qui a commencé en 1980, devrait, selon ces modèles prévisionnels, débuter en avril et se poursuive jusqu’en septembre dès les années 2030-2040.
Le recours à la climatisation artificielle ne peut être la seule solution à ce problème de même que le calfeutrage des bâtiments qui tient compte seulement des périodes hivernales et non des périodes estivales. Dans la mesure où ces dernières seront bien plus longues que les premières, il faut donc revoir de fond en comble la politique du logement ou tout au moins la régionaliser, ce qui est contraire à l’esprit jacobin français.
La morale de l’histoire c’est que la « vérité scientifique » est insubmersible. Elle finit toujours par réapparaitre quelles que soient les manœuvres entreprises pour l’étouffer, la camoufler ou la détourner. Le problème c’est que cette « vérité scientifique » réapparaisse avant les catastrophes et non après celle-ci. L’écologie impose à la politique un retour au réel.