L’imposture de l’extrême-droite sur l’écologie

09 mars 2021

Il n’y a pas si longtemps, l’extrême-droite niait l’origine humaine du réchauffement climatique et récemment encore Mme Le Pen apportait son soutien aux climato-obscurantistes Trump et Bolsonaro, ne cachant jamais son admiration pour les régimes autoritaires des destructeurs de l’environnement partout dans le monde. 

Mais voilà que Mme Le Pen prend conscience d’une réalité autrement plus importante : à l’approche des échéances présidentielles, il faut verdir son discours à des fins électoralistes pour plaire aux Françaises et aux Français, qui eux, ont bien compris l’urgence climatique. 

Sur la forme, personne n’est dupe de la conférence de presse de ce jour. L’extrême-droite est aux abonnés absents de tous les combats pour l’écologie. Les députés RN n’ont déposé par exemple aucun amendement sur le projet de loi Climat actuellement en discussion. 

Sur le fond, la vision de l’extrême-droite est aux antipodes de celle des écologistes. Les enjeux écologiques étant planétaires et concernant le destin de l’humanité toute entière, l’écologie est par nature universaliste. La relocalisation pour laquelle nous militons, pour réduire les flux de matière et d’énergie, n’a rien de commun avec l’égoïsme et le chacun pour soi défendu par l’extrême-droite. Mme Le Pen s’est d’ailleurs bien gardée de critiquer la société de consommation, les pesticides, la civilisation du tout-automobile et de faire preuve du moindre courage là où l’écologie en demande. 

Quand l’extrême-droite parle de « localisme », c’est en fait dans la vieille tradition identitaire ultra-conservatrice, et pour tenter de repeindre en vert sa rengaine habituelle sur la fermeture des frontières et autres sornettes nationalistes opposant certains humains au détriment des autres, dans la négation totale de ce que sont les enjeux écologiques. Cette idéologie relève de l’imposture : face aux bouleversements en cours (dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité et du vivant, artificialisation des sols, contamination de nos eco-systèmes et enjeux de la santé environnementale) et à leurs conséquences pour l’humanité (pénurie de ressources, territoires devenus inhabitables, réfugiés climatiques…), le localo-nationalisme de l’extrême-droite porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage et ne peut conduire qu’à la barbarie.

C’est ensemble, dans la solidarité, la fraternité et la sororité, que l’humanité doit organiser le changement de son modèle de civilisation, et non dans le chacun pour soi.

Hubert Julien-Laferrière, Député du Rhône, porte-parole de Génération Écologie