Journée mondiale des abeilles : et si elles nous inspiraient ?

20 mai 2021

Malgré l’opposition massive des français au retour des néonicotinoïdes “tueurs d’abeilles”, le gouvernement n’a pas hésité à autoriser de nouveau leur utilisation. Il a fait le choix de contourner l’interdiction européenne sous la pression des lobbies de l’industrie sucrière et des fournisseurs de pesticides.

Même si la France en compte plus de 1000 espèces, et que les “mellifères” sont les plus connues, les abeilles ne représentent qu’une infime partie des insectes pollinisateurs si essentiels à la vie. On connaît leur rôle, mais on en sait peu sur la société des abeilles. Pourtant la ruche est un modèle d’efficacité et de sobriété.

Et si nous profitions de la journée mondiale des abeilles pour faire un peu de biomimétisme ?

Chaque ruche est habitée par 50000 à 60000 abeilles qui vivent en communauté de sorte qu’il est possible de la comparer à nos villes.

Chaque colonie est composée d’abeilles d’âges différents mais toutes issues de la même mère où la parfaite répartition des rôles favorise la collaboration.

Chaque abeille vit entre 30 et 35 jours, elle assurera successivement au cours de sa vie 7 fonctions : nettoyeuse, nourrice, manutentionnaire, ventileuse, architecte, gardienne, elle finira sa vie en tant que butineuse.

Ce sont les abeilles appelées communément “ouvrières” qui décident collectivement de nourrir telle larve et pas une autre, avec de la gelée royale et d’en faire la mère des prochaines colonies.

Lorsqu’elles décident de partir vers un nouvel habitat, les exploratrices visitent les environs à la recherche du meilleur lieu d’accueil. Puis c’est à l’issue d’un débat très démocratique qui peut durer plusieurs jours et auquel participent plusieurs centaines d’entre elles qu’elles choisissent le site d’exil et décident ensemble d’essaimer vers ce lieu.

Malgré leur taille minuscule, elles sont dotées d’une intelligence comparable à celle de mammifères dominants et présentent chacune une personnalité différente, il y a les laborieuses, les paresseuses. Elles communiquent continuellement entre elles et disposent d’autant de signaux de communication que de mots de notre langage, qu’ils soient olfactifs, ou visuels.

Elles sont capables de chorégraphies élaborées où le rythme, les vibrations du battement de leurs ailes et la posture de leur abdomen sont dignes des plus grands ballets.

Les abeilles sont étonnantes. Leur secret ? La confiance ne se gagne pas chez l’abeille, elle est innée. Elles valorisent l’individualité pour la mettre au service de l’intelligence collective, tel est le fonctionnement de la ruche, et les sociétés humaines auraient bon ton de s’en inspirer pour construire collectivement un monde plus résilient.

Si nous avions l’intelligence des abeilles, les néonicotinoïdes et autres pesticides qui détruisent la biodiversité n’existeraient pas.

L’homme n’était pas destiné à faire partie d’un troupeau comme un animal domestique, mais d’une ruche comme les abeilles. ” Emmanuel Kant

Hélène Richet