Une présidence sous influence des lobbys anti-écologie

15 décembre 2021

Ce soir, le candidat sortant à l’élection présidentielle disposera de 2 heures d’antenne sur TF1 pour une émission à vocation électorale consacrée à son bilan. 

Emmanuel Macron, qui promettait en 2017 de « Make our planet great again », achève un quinquennat anti-écologique. Il est devenu le Président des Destructeurs et le serviteur docile des lobbys, balayant du revers de la main l’urgence pour le climat et le vivant en traitant l’écologie de « modèle Amish ».

Sans faire un inventaire exhaustif – la liste serait trop longue -, relevons entre autres :

  • Le plus grave recul pour la biodiversité depuis des décennies, avec la réautorisation du poison des néonicotinoïdes, qui continueront de tuer les abeilles et les insectes dans 20 ans ;
  • La « carence fautive », sanctionnée par la justice, dans l’Affaire du siècle qu’est la lutte contre le réchauffement climatique, le non-respect de l’Accord de Paris et le tripatouillage des objectifs de la stratégie nationale bas-carbone pour faire semblant qu’ils sont respectés ;
  • Le fiasco de la loi climat, et les mille et un filtres opposés aux propositions de la Convention Citoyenne, qui a attribué la note de 2,5 sur 10 au gouvernement ;
  • La promesse trahie concernant l’interdiction du glyphosate « au plus tard » en novembre 2020 ;
  • La suppression des aides au maintien de l’agriculture biologique et une réforme de la PAC à la main de l’agriculture industrielle et chimique ;
  • Le renoncement sur les économies d’énergie et l’isolation des logements, dont les ménages payent chaque jour les conséquences alors que les prix de l’énergie explosent et que le pouvoir de vivre diminue ;
  • Le démantèlement du droit de l’environnement avec l’affaiblissement des procédures de participation citoyenne ;
  • Le chlordécone dont « il ne faut pas dire que ce pesticide est cancérigène » ;
  • Des milliards et des milliards déversés à fonds perdus « quoi qu’il en coûte » dans les industries dépendantes des énergies fossiles, pour l’aérien, l’aéronautique, l’automobile, sans contrepartie écologique ;
  • Le soutien actif de la France à l’exploitation des énergies fossiles dans le monde, par les aides à l’export en hausse de 17% et l’appui de la diplomatie française aux projets destructeurs de Total en Ouganda ;
  • L’entrée en vigueur, sans ratification du parlement, du CETA au détriment du respect des normes sociales et environnementales ;
  • Le tapis rouge déroulé à Amazon et aux entrepôts des multinationales du e-commerce, qui artificialisent les terres et détruisent le commerce de proximité ; 
  • Le renoncement à toute mesure concernant l’élevage industriel, les algues vertes, les engrais azotés ;
  • La capitulation en matière de pratiques de chasse cruelles et de chasse d’espèces vulnérables, sanctionnée par la justice ;
  • La condamnation par la justice européenne pour l’absence de mesures contre la pollution de l’air, première cause de mortalité en France ;
  • La suppression massive de postes au ministère de l’écologie (-4 961 en trois ans) ;
  • L’autorisation de la 5G sans tenir aucun compte de l’impact carbone et des recommandations du Haut Conseil pour le Climat ;
  • L’autorisation de l’abattage des alignements d’arbres pour des projets de bétonisation, alors qu’ils étaient auparavant protégés par la loi ;
  • La politique du fait accompli pour lancer la construction d’un nouveau parc nucléaire sans aucun débat démocratique…

La rupture avec la jeunesse mobilisée pour le climat et l’écologie est donc consommée. Le Président a eu pour seule boussole l’obsession pour la croissance du PIB, même en pleine pandémie de Covid-19 qui, en mettant entre parenthèse le Pacte de stabilité européen, ouvrait des marges de manœuvres budgétaires qui était une opportunité historique. « L’écologie de production » que revendique Emmanuel Macron est un oxymore qui signifie encore et toujours « le productivisme d’abord ». 

Une autre voie est possible, celle de l’écologie pour vivre mieux en respectant le climat et le vivant. 

Quentin Guillemain, porte-parole de Génération Écologie

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