04 novembre 2022
Ce 4 novembre à 9h10 sonne la fin de la rémunération des femmes en 2022, selon la moyenne des écarts de salaires entre hommes et femmes rapportée sur l’année.
Des écarts qui se creusent dans les couples hétérosexuels, lorsque des choix lourds de conséquences sont faits en défaveur des femmes, en particulier dans des périodes charnières comme l’arrivée et l’éducation d’un enfant, ou les nécessités de mobilité professionnelle.
Et c’est sans compter le travail gratuit des femmes dans les foyers et auprès de proches dépendants, les charges diverses qui leur incombent bien trop souvent et la charge mentale qui en découle. Ce travail gratuit est fait au détriment des carrières professionnelles des femmes. Cette gratuité est d’ailleurs institutionnalisée dans le mode de calcul du PIB, qui invisibilise le travail domestique considéré comme « féminin », tandis que des activités stéréotypées comme « masculines » (le bricolage) sont, elles, prises en compte. Françoise d’Eaubonne avait d’ailleurs parfaitement dénoncé le rôle déterminant que joue la servitude des femmes dans la croissance économique productiviste.
La domination économique des femmes est un levier puissant du patriarcat pour perpétuer leur infériorisation. Le spectre de la précarité empêche bien des femmes victimes de violences de prendre le large, piégées dans un cercle vicieux de servitude.
Nous invitons toutes les femmes à poser des exigences dans le partage des tâches domestiques, tous les hommes à s’imposer une égalité en actes dans leur quotidien. Nous appelons à l’intensification de toutes les politiques publiques en faveur de l’égalité, à une meilleure reconnaissance des métiers féminisés, à une meilleure prise en charge de la petite enfance même lorsque l’un des deux parents ne travaille pas, au renforcement des droits de congés pour les deux parents après la naissance d’un enfant, à une exigence de parité dans tous les emplois à responsabilité…
L’égalité en actes ne se fera pas sans l’émancipation économique des femmes.
Commission écoféminisme de Génération Écologie