8 mars : la grève des femmes pour l’égalité

07 mars 2024

Ce 8 mars se tient la journée internationale pour les droits des femmes. Génération Écologie soutient l’appel à la grève féministe lancé par le collectif Grève Féministe.

La pseudo-« grande cause du quinquennat »

L’égalité entre hommes et femmes, « grande cause du quinquennat », souffre du manque de volonté politique d’un président plus prompt à soutenir des personnalités accusées de violences sexuelles que leurs victimes.

Contrairement à l’Espagne, qui a mis de réels moyens sur la table, en France, le rythme des féminicides ne diminue pas. Les mesures sécuritaires se suivent mais ont pour éternel angle mort les femmes et la culture du viol. Avec la Hongrie et la Pologne, la France s’est même opposée, dans la dernière directive européenne sur les violences faites aux femmes, à la caractérisation du viol par l’absence de consentement de la victime, qui dans l’état actuel du code pénal repose sur les notions de violence, contrainte, menace ou surprise.

Et la CIVIISE, qui portait la promesse d’une vraie réponse politique aux violences sexuelles faites aux enfants, a été pulvérisée en vol, après la nomination à sa tête d’une personne complaisante à l’égard du « syndrome d’aliénation parentale », qui punit les mères protectrices en leur supprimant la garde de leurs enfants au profit de leurs agresseurs, et d’une autre accusée elle-même de violences sexuelles…

Aux violences sexuelles que subissent les femmes s’ajoutent les harcèlements au travail et dans la rue, les violences conjugales, sexistes, gynécologiques, la non prise en compte des spécificités des corps féminins dans la recherche médicale, etc.

S’ajoutent aussi des inégalités économiques et sociales persistantes : inégalités de salaires, plafonds de verre, discriminations… les préjudices économiques se cumulent jusque dans la retraite. Contre l’injonction patriarcale et nataliste au « réarmement démographique », il faut rappeler le coût encore démesuré pour les femmes à avoir un enfant.

Enfin, les métiers féminisés de l’éducation, du soin et du lien sont précarisés comme jamais, alors qu’ils sont essentiels au fonctionnement de notre société.

Alors oui, nous avons célébré la constitutionnalisation de l’IVG, c’est une avancée historique pour les droits des femmes. Cette victoire ne doit pas masquer l’océan de violences et d’injustices sexistes que nos sociétés patriarcales infligent aux femmes : elle doit être contagieuse.

La grève des femmes

La grève des femmes, comme celle des Suisses en 1991 ou des Islandaises en 1975, n’est pas seulement la grève du travail marchand pour un chantage au productivisme.

C’est avant tout la grève du travail des femmes en général, car quand les femmes s’arrêtent d’assumer les charges domestiques ou d’exercer les métiers féminisés, la domination patriarcale s’effondre. Les grèves de femmes ont été les plus redoutables pour le pouvoir en place, elles ont toujours obtenu de grandes avancées.

C’est aussi une grève des charges familiales et domestiques contre leur inégal partage au sein du couple, contre la précarisation des femmes par leurs conjoints, contre les violences conjugales.

C’est une grève de la consommation, contre l’omniprésence des publicités sexistes et dégradantes qui réifient et marchandent les corps des femmes, contre la maîtrise du capital et du patrimoine par les hommes, contre cette absurdité de la croissance infinie qui détruit tout et les femmes en première ligne, les plus pauvres, les plus touchées, bien que les plus investies pour réparer et préserver.

C’est enfin une grève solidaire des femmes, partout dans le monde, dont les droits sont spécifiquement attaqués : pour les femmes Afghanes, victimes d’un violent apartheid sexuel, pour les Israéliennes victimes des crimes terroristes du Hamas et pour les Palestiniennes qui paient le lourd tribut des crimes de guerre, pour les Iraniennes, nos alliées contre les puissances islamistes, pour les femmes en République Démocratique du Congo, où, dans l’indifférence générale, les violences sexuelles qu’elles subissent atteignent des niveaux endémiques, et pour toutes celles, victimes du patriarcat, qui ne sont pas libres de disposer d’elles-mêmes.

Génération Écologie se joint au collectif d’associations féministes pour appeler à la grève des femmes ce vendredi 8 mars. Nous appelons les femmes à se réunir à l’occasion de ce moment de sororité, de liberté et d’émancipation ! 

Anaïs Widiez, Hélène Roche pour la commission Écoféminisme