07 janvier 2025
Les 7, 8 et 9 janvier 2015, le terrorisme islamiste a tué 17 personnes. À Charlie Hebdo, elles sont mortes pour la liberté de penser, de dessiner, d’écrire, de s’exprimer. Le lendemain, à proximité d’une école juive, pour avoir été policière municipale. À l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, pour avoir été juives.
Il y a eu depuis les attentats du Bataclan, des terrasses et du Stade de France, de Nice, Saint-Quentin-Fallavier, Magnanville, Saint-Étienne-du-Rouvray, Strasbourg, Trèbes,… l’assassinat de Samuel Paty et celui de Dominique Bernard. Elles et ils sont morts pour avoir partagé des moments de fête, en raison de leurs métiers de policiers, d’enseignants, pour avoir défendu la laïcité, ou simplement pour ce qu’ils étaient.
L’islamisme est un totalitarisme. Il vise à instaurer sa domination par la terreur, l’intimidation, à faire pression sur nos compatriotes musulmans, à soumettre les femmes, à détruire la République.
Dix ans après, une forme de renoncement s’est installée, non pas dans l’indispensable lutte judiciaire et policière contre le terrorisme, mais dans la bataille idéologique contre l’islamisme politique. Le droit à la satire et au blasphème ? « Oui mais. » L’antisémitisme ? Trop souvent toléré et banalisé. Les valeurs universalistes des Lumières ? Relativisées voire mal interprétées et reniées.
Dix ans après, viscéralement, nous sommes toujours Charlie. Notre engagement pour la laïcité est intégral. Il ne souffre aucun relativisme. Car la laïcité est un principe d’émancipation absolu. Elle est une condition de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, de la sororité, du droit de penser par soi-même.
Dix ans après, nous sommes toujours Charlie et nous portons l’exigence d’un sursaut. Il nous faut résolument mener la bataille idéologique contre l’islamisme politique, nous attaquer résolument à tout ce qui concourt à la radicalisation, à tout ce qui mine la vie en commun entre êtres humains, citoyennes et citoyens, égales et égaux en tout.
Cette bataille est celle de l’émancipation des femmes, de la démocratie et de l’écologie contre tous les obscurantismes. Car oui, elle passe par une écologie féministe et républicaine, porteuse d’une réconciliation avec l’avenir, pour en finir avec une société malade de l’hyperconsommation, injuste et vide de sens. Elle doit rassembler le pays autour d’une nouvelle espérance, ne se contentant pas de réparer les acquis de la construction républicaine (la démocratie, l’éducation nationale, la sécurité sociale, les services publics) mais les prolongeant dans une nouvelle étape historique face aux enjeux vitaux de l’Anthropocène. Elle doit faire de la République une réalité concrète, enfin, pour toutes et tous, partout en France au 21ème siècle.
Edith LECHERBONNIER