Loi Duplomb : la manœuvre dilatoire du Gouvernement

22 juillet 2025

Les déclarations de la ministre de l’Agriculture, de la ministre de l’Écologie, et du chef du parti Renaissance Gabriel Attal, illustrent la fébrilité du pouvoir face au sursaut citoyen contre la loi Duplomb. Génération Écologie dénonce la tentative de manœuvre dilatoire consistant à proposer, pour toute réponse, un avis de l’Anses sur le retour du poison des néonicotinoïdes en France.

Tout le monde doit savoir que le 8 juillet dernier, jour du vote de la loi Duplomb, le Gouvernement a publié un décret qui porte atteinte à l’évaluation des risques des pesticides par l’Anses et qui fait prévaloir les intérêts économiques sur la préservation de la santé publique et de l’environnement. Le Gouvernement est-il prêt à retirer ce décret ?

Tout le monde doit savoir que mi-mai, en commission des Affaires économiques, les députés du parti de Gabriel Attal ont voté contre nos amendements de repli proposant un avis préalable de l’Anses. Celui-ci n’est donc pas prévu par le texte. Pire, à la place, la loi Duplomb instaure un mécanisme destiné à empêcher l’Anses de prononcer l’interdiction de pesticides dangereux, cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, PFAS. Le Gouvernement est-il prêt à revenir sur ces dispositions ? 

La proposition de promulguer la loi Duplomb, en accompagnant son application d’un avis de l’Anses désormais corsetée dans ses prérogatives, relève donc de l’entourloupe. La toxicité aiguë des néonicotinoïdes est un fait établi par la science. Les médecins, le conseil scientifique du CNRS, de nombreuses sociétés savantes médicales, la Ligue contre le cancer, dénoncent « un recul majeur pour la santé publique ». Tirer les conséquences des données scientifiques implique de ne pas promulguer la loi Duplomb.

Delphine BATHO, coordinatrice nationale de Génération Écologie