08 septembre 2025
Cécile Faure est membre du conseil exécutif de Génération Écologie, co-référente des Pyrénées-Atlantiques. Elle s’est exprimée à l’occasion de la réunion publique « Pau à 50 °C » qu’elle organise sur la résilience face aux canicules, dans une tribune publiée le 6 septembre dans la République des Pyrénées.
L’été 2025 restera comme le troisième été le plus chaud jamais enregistré en France, après 2003 et 2022. Météo France annonce que dans les années à venir « des températures supérieures à 40 °C pourraient désormais se produire chaque année », « des pics inédits pourraient atteindre 50 °C localement » et « le nombre de jours de vague de chaleur devrait être multiplié par dix d’ici 2100 ». La canicule en juin a provoqué 480 morts selon Santé Publique France, alors que les chiffres consécutifs à la canicule du mois d’août ne sont pas encore publiés.
Face à ces perspectives, l’impréparation n’est plus une option.
Or, si les canicules de cet été ont montré les carences du gouvernement en termes d’anticipation et de réactivité, elles ont aussi montré l’impréparation de la municipalité de Pau, mettant en danger les habitantes et les habitants de tout âge, et particulièrement les plus fragiles d’entre nous.
Une injustice sociale criante
Nous ne sommes pas égaux face aux effets de la canicule. Une étude menée par le cabinet Verdi en 2024 révèle que 27 000 habitantes et habitants de Pau – soit 37 % de la population – vivent dans des zones particulièrement exposées à la chaleur. Les classes moyennes et populaires sont les plus durement touchées.
Pouvoir se mettre au frais n’est pas à la portée de toutes et tous : vivre dans une maison isolée, avoir accès à une piscine privée – la sienne ou celle d’un proche – reste un privilège. Dans une ville où la précarité augmente, même le prix d’entrée à la piscine municipale devient un obstacle.
Pourtant, l’État recommande de « passer au moins deux à trois heures par jour dans un endroit frais » quand il est impossible de rafraîchir son logement, et cite « grands magasins, cinémas, lieux publics… ». Mais lorsque la canicule survient un jour férié, sans aucune préparation municipale, où aller ?
À Pau, des choix d’aménagement d’une autre époque…
Le réchauffement climatique nous oblige à réfléchir différemment à un ensemble de détails qui ont un fort impact sur notre quotidien, tels les matériaux de nos infrastructures pour éviter des accidents comme celui d’un enfant cet été qui s’est brûlé les pieds gravement sur les dalles d’une piscine municipale à Pau.
Aujourd’hui à Pau, la mairie s’enorgueillit de lutter contre le réchauffement climatique. Mais les faits sont têtus.
Les arbres, nos meilleurs alliés face aux fortes chaleurs, sont régulièrement menacés d’abattage par le maire comme au quartier de la Monnaie. Heureusement, les habitants de la place Gramont ou encore la place de la République ont pu sauver leurs arbres grâce à leur mobilisation.
Mais il faut aller encore beaucoup plus loin : bien choisir les matériaux, végétaliser la ville ne suffira pas.
Des solutions existent, il faut agir
Ce jeudi 11 septembre à 19h30, au pôle Laherrère, quartier Saragosse, nous accueillerons Alexandre Florentin, pour une conférence-débat « Pau sous 50 °C ». Il est conseiller Génération Écologie à Paris, la ville la plus mortelle d’Europe lors des canicules et président de la mission « Paris à 50 °C ».
Son travail démontre qu’il faut associer les services municipaux, les entreprises, les services publics, les travailleurs et les habitants, pour proposer des solutions concrètes pour nous protéger des canicules désormais récurrentes et intenses.
À Pau, Alexandre Florentin sera entouré d’experts locaux pour identifier les vulnérabilités de notre territoire et réfléchir ensemble à la manière d’assurer la sécurité, le fonctionnement et l’approvisionnement de notre ville face à des températures extrêmes.
Cet événement est co-organisé par Génération Écologie, Génération•s, l’APRES, le Parti communiste, le Parti socialiste et Place Publique, dans le but de construire un projet municipal et pour l’agglomération qui répondent aux enjeux de sécurité des populations.
Cécile FAURE, co-référente Génération Écologie des Pyrénées-Atlantiques