Action municipale : les écologistes doivent être efficaces contre l’insécurité

08 septembre 2025

Stéphane Baudry est maire de Saint-Maixent-l’École dans les Deux-Sèvres depuis 2020. À l’occasion d’une réunion de la Municipale académie de Génération Écologie, il a partagé son expérience sur les capacités d’action des municipalités pour lutter contre l’insécurité.

Le besoin de sécurité

Je suis maire de Saint-Maixent-l’École depuis 2020, une ville de 7 577 habitantes et habitants des Deux-Sèvres. La particularité de la ville est qu’elle a une superficie de 5 km2 dont un quart est occupé par l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA) de l’armée de Terre. La population est donc concentrée sur 3,5 km2 ce qui en fait une ville avec une densité proche de celle de Poitiers. Saint-Maixent-l’École est une ville rurale mais avec des enjeux de ville moyenne. C’est également la ville la plus précaire des Deux-Sèvres avec 21% de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté et un tiers de familles monoparentales. La ville est à deux heures de Paris en TGV, c’est une chance. Mais dans le contexte de montée en puissance des trafics de drogue, cela a une influence. On est à une heure de La Rochelle et 15 minutes de Niort, deux villes qui sont aussi des points d’activité forte pour le trafic au niveau national.

Le désir de sécurité, je l’ai senti clairement parmi les citoyennes et les citoyens avant même mon élection en 2020. Ce sera un sujet central pour les prochaines élections municipales de 2026. Nous devons être crédibles sur le sujet de la sécurité et ne pas le laisser à d’autres formations politiques, dont les méthodes ne seront pas opérantes et ne sont pas celles que les citoyennes et les citoyens espèrent.

Avant mon élection, l’insécurité à Saint-Maixent-l’École était déjà assez forte avec des phénomènes marquants dans la ville entre 2014 et 2020. Notamment, deux vagues d’incendies de véhicules en 2015 et 2017, des homicides et une tentative d’attaque avec armes à feu sur la place du marché à 18h en décembre 2019. L’insécurité était donc déjà un sujet prégnant mobilisant fortement notre brigade de gendarmerie.

Être crédible sur les enjeux de sécurité

Pour un élu, être crédible sur les sujets de sécurité nécessite deux préalables. Le premier c’est que les politiques de sécurité nécessitent une énergie du quotidien et beaucoup d’investissement. Si vous voulez que ces sujets avancent, c’est à vous d’en être le moteur : c’est donc chronophage. Le second c’est que nous ne sommes pas attendus sur ces sujets-là et pourtant, si on veut pouvoir mettre en œuvre nos politiques écologiques, il faut être à la pointe des politiques de sécurité car nos adversaires utilisent le moindre problème d’insécurité pour essayer de nous empêcher de porter les autres sujets.

Autre élément, c’est que le sentiment d’insécurité ne va pas être le même selon que l’on est un homme ou une femme, un enfant ou une jeune de 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, 60 ans, 70 ans. La notion ne va pas être perçue de la même manière et donc la conversation sur le sujet ne sera pas la même. De même, les habitants ne retiendront pas les mêmes éléments. Il est nécessaire de bien l’avoir en tête.

En premier lieu vous devrez cartographier l’insécurité et caractériser les problèmes de sécurité dans votre ville. Quels types de problèmes apparaissent ? Est-ce qu’il s’agit de traffic de drogue, de cambriolages, d’atteintes aux biens, de violences contre les personnes ? Un peu de tout cela à la fois ? Mais également, quelle est la géographie de cette délinquance? Que sait-on des auteurs des délits ?  S’agit-il d’une délinquance ancrée localement ou plutôt de passage ?

Ce n’est pas une dépense inutile de recruter au départ un coordonnateur sécurité dont la mission est de réaliser cette cartographie pour établir un diagnostic clinique de la situation avec tous les partenaires de la sécurité. Ce diagnostic, il est aussi très pertinent de l’élaborer avec les habitantes et les habitants. Il existe plusieurs méthodes. Un outil qui fonctionne très bien, ce sont les marches exploratoires en invitant les habitantes et habitants à venir marcher avec vous dans un quartier avec une grille de lecture pour mieux comprendre pourquoi à tel endroit on va se sentir en sécurité, pourquoi à tel autre ça ne sera pas le cas. Est-ce qu’il y a des zones d’ombres, des arbres qui bouchent la vue ? Est-ce que des personnes zonent ? Est-ce que l’aspect visuel ne donne pas envie ? Il faut connaître ces ressentis en situation concrète qui peuvent avoir beaucoup d’implications dans la perception et le sentiment général.

La police et la gendarmerie ont pour leur part des outils qui permettent d’avoir toutes les statistiques et les cartographies de la délinquance locale. Il ne faut pas hésiter à insister pour les obtenir, ce sont des documents très utiles. Vous pouvez ainsi obtenir une carte de votre ville avec la nature des cambriolages, les endroits où ils ont eu lieu ou tout type d’incidents.

L’important ensuite c’est d’analyser ces données. Vous allez vite vous rendre compte qu’il y a des jours, des horaires, des lieux dans lesquels vous allez avoir des pics de délinquance.

Par exemple, à Saint-Maixent-l’École, j’ai pu constater qu’on avait 65 % de nos accidents de la route entre 17h et 19h. Les cambriolages ont essentiellement lieu sur deux zones parce que c’est un axe où circulent 20 000 véhicules par jour. Tout cela permet ensuite d’employer au bon endroit et au bon moment les moyens humains nécessaires. Cette analyse, cette cartographie va vous permettre de définir les actions à mener et avec qui les mener.

Le rôle du maire dans le maintien de l’ordre public

Le rôle de l’élu est de coordonner et de fédérer. Une fois que vous avez fait le diagnostic, le plus dur commence. Il faut mettre autour de la table des acteurs qui n’ont pas de culture commune et qui n’ont pas de confiance mutuelle naturelle. C’est une des premières choses qui m’a marqué quand j’ai mis pour la première fois autour d’une même table la gendarmerie, les travailleurs sociaux, les représentants des écoles ou des collèges et des lycées, le procureur, le directeur de cabinet de la préfecture. Le partage d’informations n’était alors pas naturel.

Dans un premier temps, tout le monde se méfie un peu des uns et des autres. C’est là que vous avez un rôle à jouer : vous devez créer le cadre de confiance dans lequel toutes et tous savent qu’il y a dans cet espace une confiance qui permet de partager des informations et de travailler ensemble pour avancer sérieusement. Pour cela, vous devez prendre le leadership, sinon, ça ne se fera pas.

Nous avons mis en place un outil très opérant : le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Il est présidé par le maire, qui fixe le calendrier et l’ordre du jour des réunions. On se met alors autour de la table une fois par trimestre avec le directeur de cabinet de la préfecture, le procureur de la République, la gendarmerie, la police municipale, les acteurs sociaux, le représentant du bailleur social. Et en fonction des sujets, on invite les écoles, les pompiers ou d’autres intervenants. Libre à vous de définir les acteurs dont vous avez besoin en fonction du sujet abordé.

En début de chaque année, le premier conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance fait le bilan de la politique de sécurité de l’année écoulée et sur les actions à mettre en place dans l’année. Cette feuille de route devient le fil rouge qui permet à tout le monde de se mettre en ordre de bataille.

Par exemple à Saint-Maixent-l’École, nous avons des personnes qui organisaient des garages clandestins. Cela posait des problèmes car les huiles de vidange étaient déversées directement dans la rivière causant de fortes pollutions. Des voitures épaves étaient abandonnées un peu partout. À force d’en discuter, nous avons pu mettre en place un système de répression des fraudes en présentiel qui a abouti à la fermeture immédiate d’un garage clandestin et a permis de réduire fortement cette nuisance.. 

On avait aussi une situation particulière avec une famille dont la structure familiale était défaillante. Les enfants mineurs étaient mis en cause régulièrement dans des violences physiques sur des personnes et avaient commis un braquage de l’école pour voler des ordinateurs. Ils ont créé, pendant plusieurs mois, un vrai climat d’insécurité dans la ville. Tout en sachant que parmi les enfants, le plus âgé avait 14 ans, le plus jeune seulement 6 ans. Les services sociaux étaient en échec, le juge pour enfants n’avait pas tous les éléments de compréhension puisqu’il avait des remontées d’informations désordonnées et partielles, mais jamais une synthèse de l’ensemble. C’est dans le cadre du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance que nous avons pu recouper les informations, celles que le bailleur social pouvait avoir, celles de la gendarmerie, celles constatées par l’assistance sociale. Et à l’issue de cette séance de travail, le rapport transmis à la juge des enfants a eu pour effet qu’en quelques heures tous les enfants étaient pris en charge et placés. On a ainsi pu protéger les enfants et apaiser la ville. Sans cette coordination des moyens, nous n’aurions pas pu avancer.

En complément des séances trimestrielles de travail du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, j’ai proposé au lieutenant de la gendarmerie de la brigade de Saint-Maixent-l’École un point hebdomadaire. Tous les vendredis matin, nous nous réunissons avec la police municipale, on fait le bilan de ce qui s’est passé dans la semaine et on coordonne nos moyens pour être capables de venir en renfort là où c’est utile afin que les actions soient vraiment opérantes : contrôles routiers, cambriolages, tapage… Autre exemple, au niveau départemental, en zone gendarmerie, nous avons un seul maître-chien. Le travail de coordination avec les services de sécurité a permis que chaque mois, au minimum, on ait deux à trois patrouilles du maître-chien dans notre ville dans certains secteurs ciblés. Pour que cela fonctionne, il est important de travailler de manière coordonnée et efficace.

Le lien indispensable avec les travailleuses et travailleurs sociaux

On s’est rendu compte très vite qu’il y a des situations qui ne relevent pas du conseil local de sécurité de la délinquance parce qu’elles ne sont pas suffisamment dégradées pour y être abordées. Et pour autant, elles peuvent représenter un trouble à l’ordre public dans la ville. Donc nous avons aussi créé une cellule de veille avec les acteurs du champ social dans laquelle nous traitons un certain nombre de situations sur lesquelles nous sommes alertés, pour intervenir avant qu’elles ne se dégradent. Je vais vous donner quelques exemples. On avait une personne, un quadra, totalement alcoolisé, qui hurlait dans la ville, qui agressait parfois les gens, impossible à gérer car les hospitalisations psychiatriques d’office ne sont pas une solution, elles ne durent que quelques heures après quoi les personnes ressortent sans accompagnement. À force de travailler, on a pu se rendre compte qu’en fait, cette personne avait eu un parcours militaire et nous avons pu travailler avec l’assistance sociale militaire qui elle avait des moyens de l’aider plus efficaces. 

On avait aussi un vieux monsieur, atteint du syndrome de Diogène, très seul, mais ce monsieur se promenait un peu tous les jours dans la ville, les fesses à l’air voir plus, dans des endroits où des enfants passaient. C’est par un travail collectif avec la tutelle, avec les assistantes sociales qu’on a pu construire un parcours vers une maison de retraite adaptée pour ce monsieur. De la même manière, une autre personne, un jeune d’une quarantaine d’années, en état d’alcoolisation massive, qui accueillait les trafiquants chez lui et se faisait casser la tête. Régulièrement il faisait des tentatives de suicide sur l’espace public. Il ne se passait rien, cela faisait 15 ans que cette personne était dans cette situation. En mettant tout le monde autour de la table, on a pu trouver une structure adaptée. 

Cela prend du temps, demande de l’énergie mais il ne faut pas se contenter d’attendre que chaque acteur fasse sa part de son côté. Si vous ne les réunissez pas de manière coordonnée, il ne se passera pas grand-chose sauf en cas d’urgence, c’est-à-dire trop tard.

Rappels à l’ordre, conseil en droit et devoir des familles, des outils efficaces

Pour des situations moins graves, vous pouvez mettre en place des mesures de rappel à l’ordre. C’est le procureur de la République qui a demandé à ce qu’on mette cela en place pour agir concrètement. Par exemple, sur des tapages nocturnes réguliers, les gendarmes vont y aller une fois, deux fois, trois fois, ils vont verbaliser mais il ne va pas se passer grand-chose de plus. Dans le cadre de la mesure de rappel à l’ordre, vous signalez cela au procureur de la République et le procureur édite une convocation en son nom. Et c’est vous en tant que maire qui recevez la personne et qui lui rappelez les règles.

J’étais très sceptique, pourtant j’en ai fait neuf sur des sujets de tapage, sur des problématiques de chiens, sur des sujets aussi de bêtises de quelques jeunes. Sur les neufs rappels à l’ordre que j’ai prononcés, 70% concernaient des adultes et 95% des rappels à l’ordre ont fonctionné. C’est un outil qui ne demande qu’une petite demi-heure et c’est très efficace. Ce qui existe aussi, c’est le conseil en droit et devoir des familles. Il est obligatoire pour les communes de plus de 50 000 habitants et facultatif pour les autres. Pour le mettre en place, il suffit de délibérer en conseil municipal.

Ce que l’on constate, c’est que lorsque la cellule familiale est défaillante, on a souvent des jeunes qui glissent progressivement jusqu’à s’ancrer dans un schéma de délinquance assez fort et ça finit souvent en centre éducatif fermé. Donc avant d’en arriver là, on convoque la famille et on peut travailler avec les éducateurs pour prendre la mesure du problème et voir quelles ressources on peut apporter, quels contrats on peut mettre en place pour pouvoir s’en sortir. Chez nous ça a été assez efficace pour une communauté de gens du voyage. Ce sont des personnes semi-sédentaires, qui vivent en caravane sur une aire qu’ils n’ont pas quitté depuis 20 ans. Le conseil a permis de régler quelques soucis.

Avoir une vision systémique pour rendre les actions de sécurité opérantes

Pour que les actions de sécurité soient opérantes, il faut avoir une vision systémique des enjeux. Et c’est important de doter la police municipale de moyens humains, sans cela rien ne bouge. Il ne faut pas lésiner. Ce n’est pas une dépense superflue d’avoir des effectifs de police municipale qui correspondent à votre problématique de délinquance. D’autant plus au printemps et à l’été. Entre mai et septembre, il fait beau, les gens sont plus dehors donc il y a plus de problématiques. Il faut anticiper, avoir une flexibilité des horaires d’interventions, adapter l’organisation pour prévoir une équipe de jour et une équipe plutôt de soirée.

Ce qui nous aide, c’est un réseau de vidéoprotection important. Nous avons 27 caméras, et on va l’augmenter. Là-aussi, avant d’être élu, j’étais réservé sur le sujet de la vidéoprotection. Je précise : vidéoprotection, pas vidéosurveillance. Concrètement, partout où elle est installée, on voit une baisse significative des dégradations urbaines. C’est un outil qui fait gagner un temps précieux lorsqu’il y a un problème qui contribue à l’enquête. On a des éléments factuels qui sont présents sur la vidéoprotection.

Autre élément, c’est qu’à chaque fois que vous allez faire un aménagement urbain, rénover une rue, rénover un espace public, c’est important d’avoir un temps aussi avec la gendarmerie pour avoir une approche situationnelle du lieu. Sans ce regard, on risque de faire des choix politiques contre-productifs en créant les conditions favorables à l’émergence de troubles à l’ordre public.

Concrètement, on avait un quartier particulièrement difficile, voire abandonné. Nos prédécesseurs avaient même supprimé les jeux pour les enfants. Ils avaient arrêté l’entretien des espaces publics. Donc forcément, c’était devenu un terreau très important pour la délinquance, des logements qui dataient des années 60, où il ne se passait rien. Et donc très rapidement, on a fait face à la délinquance et à une attente très forte des résidents. J’ai dit aux habitantes et aux habitants, “Oui, on va faire le travail. Mais ça va se faire avec vous, parce qu’à un moment donné, il faudra aussi que vous vous réappropriez les lieux.” On a investi fortement la question de l’habitat car pour avoir une politique de sécurité efficace, il faut avoir une politique de l’habitat bien réfléchie. On travaille durement avec les bailleurs locaux pour qu’ils isolent les bâtiments, puis on réinvestit les espaces verts, on remet des jeux pour les enfants, tous les mercredis après-midi, des éducateurs sportifs viennent dans ce quartier faire du sport. Depuis quelques semaines des services civiques viennent faire ce qu’ils appellent le Repair Santé, donc ils viennent parler des questions de santé avec les jeunes. On a fait ouvrir un centre socioculturel notamment pour traiter les questions de parentalité car on ne traite pas le sujet sécurité sans aborder avant tout le volet éducation et jeunesse

Sur l’habitat on a aussi mis en place un permis de louer. Cela permet, dans des endroits où vous allez avoir du mal logement, qu’il ne puisse plus y avoir de mise en location sans que la mairie ait inspecté le logement et ait vérifié qu’il réponde aux critères de décence. Et c’est vous qui autorisez la mise en location. Si la personne le met en location sans votre autorisation, cela peut aller jusqu’à 10 000 € d’amende ce qui est dissuasif. Dans certaines rues, à force de se voir refuser le permis de location, les propriétaires ont soit fait des travaux, soit ont vendu pour des réhabilitations du bâtiment. Cela permet de gagner en qualité de vie pour les habitants qui se sentent considérés et on commence comme ça à inverser la tendance. 

La politique sportive, culturelle, la politique d’entretien des espaces verts, c’est fondamental. Je le disais, nous avons voulu réinvestir les plantations dans un quartier, au début les habitantes et habitants nous disaient que ça ne servait à rien car tout allait être dégradé et finalement, aujourd’hui ils font eux-mêmes vivre cet espace et plantent. Cela recrée une vie de quartier et c’est entretenu. Par ailleurs, nous avions lancé un budget participatif et les habitants de ce quartier ont eux-mêmes déposé un projet pour de nouveaux espaces de jeux pour les enfants et ce sont eux qui ont gagné l’appel à projet suite à un vote de l’ensemble des habitantes et habitants de la ville. 

Il faut incarner la question de la sécurité. Parce que vous allez rencontrer des moments difficiles. Dans ce quartier-là, j’ai eu des moments difficiles : des agressions ou des évacuations en hélicoptère. Là, il ne faut pas rester dans son bureau. Il faut être présent dans le quartier au moment où il y a le trouble. Et dès le lendemain, j’avais convoqué la directrice de cabinet de la préfète, les gendarmes, le bailleur social, et j’avais invité tous les habitants à une réunion pour reparler de ce qui s’était passé, pour aussi faire le point avec eux sur les problématiques de sécurité qu’ils rencontrent réellement dans le quartier et prendre un certain nombre d’engagements auprès d’eux.

Ne pas faire d’un problème de sécurité un tabou

Quand il y a un événement problématique, il faut le prendre à bras le corps, être honnête avec les gens, leur dire que l’on a pas tous les pouvoirs. Parce que souvent, c’est une source de confusion. Les gens ont le sentiment que le maire a à la fois le pouvoir judiciaire, le pouvoir de police, le pouvoir d’enquête, etc. Il faut savoir expliquer le périmètre d’action qui est le vôtre et assurer que vous ferez tout pour mobiliser les acteurs et faire que la situation évolue.

Lorsqu’un habitant subit tous les jours le bruit de son voisin, il faut l’entendre, et c’est là où le rappel à l’ordre est efficace, alors on convoque. Quand vous avez des problématiques de chien qui aboie toute la journée, cela vient pourrir le quotidien des gens. Et c’est très important d’être efficace sur ce sujet-là parce qu’avant toutes les autres politiques que vous allez vouloir porter, les gens vous diront qu’ils vous attendent d’abord là : sur les questions de tranquillité du quotidien.

Il ne faut pas avoir peur de dire qu’on a des problèmes et qu’on ne trouve pas encore de solution. Il faut montrer qu’on est mobilisés. Personnellement, je ne trouve pas toujours les solutions, mais je suis toujours à l’écoute.

Et ça c’est important, c’est du cas par cas, ce n’est pas pareil de parler avec une personne âgée qui va être inquiète sur les cambriolages ou une autre sur un autre problème. D’ailleurs, on va lancer l’opération Tranquillité Senior. Elle permettra à la police municipale d’aller voir les personnes de plus de 65 ans qui peuvent avoir peur de subir des arnaques ou des cambriolages et donc les rassurer de manière ciblée en leur donnant des conseils et en patrouillant plus régulièrement dans leur quartier. On a aussi mis en place le plan Tranquillité Vacances. Les gens partent en vacances et la police municipale passe tous les jours devant chez eux et envoie une photo aux gens pour les rassurer et dire que tout se passe bien.

Il y a beaucoup à faire en matière de sécurité et on peut le faire bien. Être actif face aux problèmes de sécurité du quotidien permet ensuite de pouvoir mener des politiques sur d’autres volets comme l’écologie.