09 décembre 2022
C’est devenu une ritournelle : chaque année, les gouvernements français climaticides et destructeurs du vivant prolongent les dérogations autorisant l’utilisation des néonicotinoïdes, cédant ainsi à la pression des lobbies du sucre et des producteurs de betteraves.
Faut-il le rappeler, ces pesticides tueurs d’abeilles se répandent dans tous les écosystèmes. Ils sont responsables de la disparition massive des insectes pollinisateurs et des oiseaux. 85% des populations d’insectes ont été détruites en France en 25 ans, tout comme un tiers des oiseaux des champs en 15 ans. C’est toute la biosphère qui est impactée : insectes, oiseaux, mais aussi batraciens, vers de terre, ainsi que nos cours d’eau et nappes phréatiques contaminés par ce pesticide.
Les néonicotinoïdes avaient été interdits par la loi au terme d’un long combat parlementaire à l’initiative de Delphine Batho. L’article 125 de la loi pour la reconquête de la biodiversité du 8 août 2016 avait inscrit à l’article L.253-8 du code rural que l’utilisation de produits phytopharmaceutiques contenant une ou plusieurs substances actives de la famille des néonicotinoïdes et de semences traitées avec ces produits est interdite à compter du 1er septembre 2018, et définitivement au plus tard le 1er juillet 2020.
Mais l’usage des néonicotinoïdes a été lâchement ré-autorisé par le gouvernement en 2020, sous la pression des lobbys des betteraviers. Le gouvernement qui semble n’avoir jamais pris la cause de la biodiversité au sérieux, agit à nouveau de façon inadmissible en renouvelant la dérogation autorisant l’usage des néonicotinoïdes pour 2023, en pleine connaissances des conséquences irréversibles que ce pesticide a sur l’environnement et le vivant !
De Montréal, où se déroule actuellement la COP15 de la biodiversité le président des Nations Unies, Antonio Guterres a appelé les gouvernements de tous les pays “à mettre fin à une orgie de destruction”, ajoutant qu’« avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive ». « Nous traitons la nature comme des toilettes et, finalement, nous nous suicidons par procuration. Il est temps de conclure un traité de paix avec la nature, (…) d’assumer la responsabilité des dommages que nous avons causés » ! Nous appelons le gouvernement à prendre ses responsabilités face à l’effondrement de la biodiversité en France comme ailleurs.
Les militantes et militants de Génération Ecologie continueront de se battre contre les néonicotinoïdes et tous les politiques qui se soumettent aux lobbies. Il est plus que temps de redonner une chance à la nature et à la biodiversité !
Cécile Faure, Anne-Laure Bedu
Retrouvez en suivant le lien la brochure d’information de Génération Écologie : « Néonicotinoïdes, quand c’est non… c’est non ! »