Solidarité avec la Bretagne inondée

29 janvier 2025

La chronique ordinaire du chaos climatique frappe actuellement la Bretagne. Génération Écologie exprime son soutien aux habitantes et habitants de Bretagne sous les eaux et à toutes les forces de sécurité civile mobilisées pour leur venir en aide. Une situation critique qui illustre les enjeux d’adaptation et de résilience. Témoignage de Gérard Le Bars.

Après le Pas de Calais, au cours de l’hiver dernier, où une succession d’épisodes de pluie intenses ont entraîné des inondations à répétition, c’est maintenant au tour de la Bretagne et plus particulièrement le sud de l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique d’être touchés par un phénomène similaire.

Après un été déjà humide, tous les départements bretons ont été concernés par des pluies répétitives parfois intenses en automne et en janvier. Peu de journées n’ont pas été arrosées. Il en résulte des cumuls de précipitations importants très supérieurs aux normes sur l’ensemble des bassins.

Certaines zones sont plus spécialement impactées en raison de la proximité et/ou de la confluence de rivières ou de fleuves côtiers : l’Ille, l’Ilet, la Vilaine, la Seiche, le Meu, l’Oust. Tout d’abord, c’est plutôt l’Ille-et-Vilaine qui a été touchée, puis l’onde de crue s’est propagée en aval vers le Morbihan et la Loire-Atlantique. 

Le pic n’est sans doute pas atteint en raison de nouvelles pluies de 10 à 30 mm (litres/m2) attendues mercredi 29 janvier, en particulier sur le Sud-Ouest de la Bretagne. De plus, les coefficients de marée sont à la hausse, ils devraient atteindre 100 en fin de semaine et ralentir très sensiblement l’écoulement vers la mer. Les fleuves, déjà à un niveau très haut, pourraient alors déborder dans certaines villes.

Vigicrues a fait son travail en positionnant les départements concernés en Vigilance orange puis rouge, sur la base de son réseau de surveillance et des prévisions de pluie fournies par Météo-France. Les Plans Communaux de Sauvegarde sont activés dans de nombreux endroits, les mesures d’urgence sont prises : secours à la personne, évacuations, interdictions routières et déviations.

Les maires attendent tous la phrase magique « classement en catastrophe naturelle », en vue d’un remboursement et pour les inévitables réparations à venir.

Cet épisode, non terminé, apparaît comme exceptionnel pour beaucoup : « on n’a pas vu cela depuis au moins 40 ans » entend-on ; les hauteurs maximales sont souvent dépassées et les zones impactées sont très grandes.

Effectivement, il s’agit d’un événement non ordinaire qui méritera un « retour d’expérience » indispensable « pour que cela ne se reproduise pas ». Mais on devra aussi s’interroger sur le lien éventuel avec le changement climatique qui engendre un cycle de l’eau de plus en plus accéléré : une évaporation plus forte, des précipitations plus fortes, plus localisées…

Beaucoup de personnes sont ou vont être touchées, a priori toutefois sans victimes humaines, ce qui est heureux.

Quelques voix se font déjà entendre : « On n’a pas été prévenus suffisamment à l’avance », alors même que les autorités disent le contraire. Il faut sans doute vérifier les moyens d’avertissement et peut-être les revoir en tenant compte des nouveaux moyens de communication. Des exercices seraient peut-être aussi utiles comme dans les Plans Particuliers d’Intervention (PPI) rattachés aux Plans de Prévention des Risques Naturels et Technologiques.

Il faut aussi s’interroger sur l’urbanisation : peut-on reconstruire à l’identique dans les mêmes conditions, connaissant les risques…

Que diront les assurances qui rechignent déjà à rembourser certains biens et certaines communes ?

Un peu plus de sobriété dans nos modes de vie sera très certainement nécessaire…

Gérard LE BARS, adhérent de Génération Écologie Bretagne

Retrouvez notre contribution au plan national d’adaptation au changement climatique « Pour un État-Résilience » : https://generationecologie.fr/wp-content/uploads/2024/12/POUR-UN-ETAT-RESILIENCE-cahier-dacteur-de-Generation-Ecologie.pdf

Contribuez pour enrichir nos propositions : https://generationecologie.fr/pour-un-etat-resilience/