09 juillet 2025
Génération Écologie dénonce l’adoption hier par une majorité de députés de la loi Duplomb qui autorise le retour du poison néonicotinoïdes, empêche l’interdiction des pesticides dangereux pour la santé humaine, libéralise l’agrandissement des élevages industriels, généralise la mal-adaptation au changement climatique par le stockage de l’eau pour l’irrigation, organise l’impunité des atteintes à l’environnement par la remise en cause des prérogatives de la police de l’environnement.
Nous saluons le vote des députées et députés qui, bien qu’ils soutiennent le gouvernement, se sont émancipés de la discipline de groupe et ont, en conscience, voté contre cette loi. Cela illustre un malaise profond face à l’empoisonnement alimentaire organisé. Le message a été entendu et compris dans l’opinion publique : les pesticides aggravent les risques de cancers et de maladies dégénératives, les pesticides tuent. La santé environnementale a donc fracturé presque tous les groupes politiques du centre et de droite à l’Assemblée nationale comme l’illustre le scrutin public. Ce vote illustre une concrétisation du nouveau clivage entre les Destructeurs d’une part et les Terriennes et Terriens qui défendent le vivant, confirmant l’analyse de Génération Écologie sur la restructuration des clivages politiques face à l’effondrement écologique.
Quant à l’agriculture, alors que 100 000 exploitations ont disparu en 10 ans, ce texte est un paravent sur l’absence de réponses apportées à la demande d’une sécurité des revenus et d’une lutte déterminée contre la concurrence déloyale. Pire, la loi Duplomb sape notre sécurité alimentaire en organisant l’extinction massive des pollinisateurs indispensables à 75% des productions ainsi que des vers de terre, avec l’aggravation des contaminations des sols et de l’eau par les nitrates et les pesticides, et donc la perte de fertilité des terres.
Le coup de force anti-démocratique, avec le détournement de la motion de rejet le 26 mai dernier, a empêché le débat parlementaire sur la loi Duplomb. En accélérant le rythme de l’examen du texte, il a aussi eu pour effet de prendre de court la mobilisation de la société civile. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de prises de positions scientifiques et médicales contre une loi sur les pesticides, 1000 médecins et scientifiques, des scientifiques et des patients, la Ligue nationale contre le cancer, 20 mutuelles…
Génération Écologie a fait campagne sur le terrain contre cette loi. Dans les actions et les distributions de tracts, nous avons constaté un fort soutien des citoyennes et citoyens et leur inquiétude pour la santé. Le combat contre la loi Duplomb n’est pas terminé. Les parlementaires vont saisir le Conseil constitutionnel. La société civile attaquera devant la justice administrative tous les décrets d’application de la loi. Surtout, nous devons amplifier les actions de mobilisation citoyenne pour construire un rapport de force plus favorable. Nous donnons rendez-vous à la rentrée pour mener la bataille de la santé environnementale en lien avec la société civile, les associations, les syndicats.
D’ici là, nombre de débats de la troisième édition de DÉCROISSANCE LE FESTIVAL porteront sur la loi Duplomb et les alternatives pour une agriculture saine et résiliente. Rendez-vous les 25, 26 et 27 juillet à Saint-Maixent-l’École avec, au programme, de nombreux débats pour échanger que la résilience des systèmes alimentaires territoriaux et le cas d’école du backlash anti-écologie que représente la loi Duplomb.
L’explication de vote contre la loi Duplomb par Delphine Batho à l’Assemblée nationale le 8 juillet