23 juin 2021
La presse a dévoilé ce matin des éléments de la version provisoire du prochain rapport du GIEC, qui sera publié en février 2022. Le GIEC a immédiatement précisé que ce document confidentiel n’est pas officiel et qu’il est susceptible d’être modifié par les observations des gouvernements.
Les constats sont accablants. N’importe quel être humain normalement constitué ne peut être que bouleversé à la lecture de ces nouvelles conclusions scientifiques, qui caractérisent l’accélération en cours et ses impacts.
« La vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas » indique le résumé.
Parmi ces conclusions provisoires du GIEC, on relève, entre autres, les éléments nouveaux suivants :
- Quelle que soit la vitesse de réduction des émissions de gaz à effet de serre (qui n’est pas du tout engagée pour l’instant), les effets dévastateurs du réchauffement climatique vont s’accélérer ;
- Les effets du réchauffement climatique vont être violents et palpables bien avant 2050 ;
- Le seuil d’un réchauffement climatique considéré jusqu’ici comme relativement « gérable » est abaissé de 2° C à 1,5° C. Un réchauffement de 1,5° C provoquera « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles« .
- Pour certains animaux et plantes, il est peut-être déjà trop tard.
- La santé de dizaine de millions de personnes sera fragilisée par la malnutrition, les sécheresses, les maladies liées au changement climatique.
- « Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques« .
Il n’y a plus une minute à perdre pour agir. Ces données devraient être au centre du débat démocratique, tout le temps, partout, soir et matin. Elles tordent le cou à tous les détracteurs de la collapsologie : les risques d’effondrements de nos conditions d’existence ne sont pas un mythe et la planète est en passe de devenir inhabitable pour notre espèce.
Le rapport provisoire conclut que « nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux (…). Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation« .
Pour opérer la redirection écologique pour et avec les citoyennes et citoyens, les écologistes doivent assumer la nécessaire décroissance pour organiser une sortie progressive mais rapide du consumérisme et du productivisme. Elle implique de porter au pouvoir le projet de l’écologie intégrale démocratique.
Nina Géron