Publié par Le JDD.fr

TRIBUNE - Les écolos pro-Hollande poursuivent leur chemin. Après la réunion du 4 avril, ils essaient de poser les fondations de leur future "maison commune" et n'attendent qu'un signe de l'exécutif pour définitivement se lancer. Parmi les signataires de ce texte, Jean-Luc Bennahmias du Front Démocrate, Yves Pietrasanta de Génération écologie ou encore le député écologiste François-Michel Lambert.

Alors qu’un prochain conseil fédéral d’EELV doit se tenir la semaine prochaine, certains cadres du parti, partisans de cette "maison commune", comme Jean-Vincent Placé, ont décidé de se faire discrets même s’ils suivent cette construction de très près. Corinne Lepage, quant à elle, semble de moins en moins concernée par ce projet.

Le texte intégral de la tribune des écolos pro-Hollande :

"Le résultat du second tour des élections départementales nous rappelle que la division de la gauche prive trop souvent les électeurs réformistes, d’un candidat de leur obédience au second tour.

La réunion des forces écologistes initié le 4 avril dernier à l’Assemblée Nationale, va dans le sens d’un regroupement indispensable face à une droite radicalisée, et une extrême droite en progrès. Mais pour réussir, ce rassemblement doit être largement ouvert aux progressistes, radicaux, sociaux-démocrates, humanistes, comme mis œuvre le 11 avril à l’occasion du Conseil National du Front Démocrate.

Plus que jamais les crises sociale, écologique et morale que traverse notre pays, nécessitent le rassemblement des forces de progrès, revendiquant une vision moderne de la social-démocratie et de l'écologie, afin, entre autre, d'assurer la présence d'un candidat progressiste au second tour de l'élection présidentielle.

Le choix de porter des réformes nécessaire (pacte de compétitivité, loi Macron, loi transition énergétique, loi biodiversité...) engagé par le Président de la République et le Premier Ministre est celui d'une politique de responsabilité et de bon sens.

«Une partie de l'extrême-gauche et des écologistes, prônent pour l’avenir une stratégie du passé.»
Mais pour pleinement réussir, cette démarche salutaire doit s’appuyer sur les forces vives du pays : politiques, associatives, syndicales, civiles et culturelles, rassemblées autour de grandes réformes visant à recréer de l’emploi, favoriser la recherche de pointe, l'innovation et redynamiser notre tissu économique, et tendre vers plus de justice sociale, par une politique courageuse au premier rang de laquelle une grande réforme fiscale, plus équitable et plus juste.

A l’aune de la COP21, la réconciliation entre l'industrie, entrepreneuriat et le développement durable, entre l'agriculture et la défense de l'environnement, doit être au centre de la politique portée par le gouvernement, pour progresser sur la voie d'une économie circulaire, c'est à dire écologiquement vertueuse.

Une partie de l'extrême-gauche et des écologistes, prônant pour l’avenir une stratégie du passé et défendant une politique de dépense publique sans limites, contestera sans cesse les réformes, pourtant essentielles au redressement du pays. En s’accommodant- se complaisant ? - ainsi d'une culture de l'opposition perpétuelle, cette gauche-là refuse d'affronter enfin, la réalité de la gestion dans une économie à faible croissance, face aux bouleversements des modes de production.

Nous, les démocrates, écologistes, radicaux et progressistes assumons et assumerons nos responsabilités : en soutenant cette politique réformiste et ambitieuse, nous faisons le choix structurant de participer au redressement du pays, dans l'esprit républicain de justice sociale, de défense de l’environnement, du vivre ensemble et de laïcité.

«Permettons le rassemblement dans une maison commune.»

Nous assumons un clair positionnement pro-européen, défendant l'idée d'une Union Européenne abandonnant les politiques d'austérités, plus lisible, aux pouvoirs plus clairs, offrant des politiques porteuses d'espoirs, innovantes, et positives en particulier pour la jeunesse. Face à la situation des migrants en méditerranée, et l’apathie de l’Union Européenne, nous revendiquons l'idée d'une Union au poids plus important dans le concert des nations et à l'action diplomatique plus puissante face aux enjeux climatiques, et aux bouleversements mondiaux (nouveaux pays émergents, conflits meurtriers, guerres larvées, menaces terroriste) qui redessinent un monde nouveau.

Démocrates, écologistes et progressistes, nous ambitionnons de bâtir une gauche plus moderne, autour de responsables politiques réunis pour proposer les grandes réformes dont le pays a besoin, dans l’esprit d’une démocratie représentative renouvelée, défendant avec ténacité le scrutin proportionnel et la juste représentation de chacun, assumant le dépassement des clivages de postures, des oppositions factices, des schémas d'hier, et permettant le rassemblement dans une maison commune, des progressistes, des écologistes et des sociaux-démocrates.

Car nous sommes convaincus qu'aucun camp, aucun parti, ne peut envisager d'alimenter seul cette réflexion, tant elle oblige au changement de réflexes, et à tourner le dos aux attitudes d’hier. Celles et ceux qui n'ont pas renoncé au redressement économique, démocratique ou moral et à une grande ambition pour le pays, ont à faire ensemble, enfin rassemblés."

Les signataires de la tribune :

Jean-Luc Bennahmias, président du Front Démocrate, écologique et social
François-Michel Lambert, député EELV
France Gamerre, présidente d'honneur de Génération Écologie
Michel Suchod, président de la Gauche Moderne et Républicaine
Emmanuelle Bouchaud, vice-présidente EELV de la Région Pays-de-la-Loire
Yves Pietrasanta, président de Génération Écologie
Christophe Madrolle, secrétaire général du Front Démocrate, écologique et social
Alda Peireira-Lemaitre, secrétaire Nationale du Front Démocrate, ancienne maire de Noisy-le-Sec
Jean-Marc Brûlé, conseiller Régionale d’Ile-de-France, ex-secrétaire national EELV aux élections
Gilles Casanova, secrétaire Général de la Gauche Moderne et Républicaine
Anne-Sophie Condemine, secrétaire générale adjointe du Front Démocrate, adjointe au Maire de Lyon, conseillère métropolitaine du Grand Lyon
Antonio Duarte, président Les Progressistes, fondateur du Club Planète Verte
Nicole Dedebat, conseillère Municipale de Toulouse
Gilles Saulière, secrétaire général Les
Progressistes
Angelo Giordano, vice-président de Génération Ecologie

"Pour une maison commune"
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