Publié par Le Figaro

Interview de Jean-Michel Baylet Président du PRG au Figaro

Mercredi 3 juin

Le patron des radicaux de gauche souligne leur « loyauté » et accuse les socialistes de ne pas respecter ses partenaires.

LE FIGARO.-Jean-Christophe Cambadélis veut lancer un « processus de rassemblement de la gauche »en vue de l’université d’été du PS. Seriez-vous prêt à y participer ?

Jean-Michel BAYLET.-Cette offre de service va dans le bon sens dans la mesure où il est nécessaire de rassembler la gauche dans la perspective des futures élections régionales et présidentielle. Mais j’attends de voir quel est le contenu réel de cette proposition. S’il s’agit, comme nous l’avons déjà fait dans le passé, de simplement aller à La Rochelle pour réaliser la photo de famille et faire un déjeuner sympathique, cela n’a pas d’intérêt. Si c’est en revanche le coup d’envoi d’une initiative puissante pour regarder comment nous pouvons aborder la dernière ligne droite du quinquennat, et dans quelles conditions nous pouvons nous fédérer, je suis ouvert à la discussion.

Quels sont les souhaits du PRG ?

Nous sommes au côté du PS la seule formation politique de la majorité gouvernementale. Notre loyauté et notre fidélité ne font jamais défaut. Notre comportement mérite un minimum de respect et de considération. Ce qui n’est pas la tentation naturelle du PS.

Pensez-vous à la préparation des élections régionales ?

Les socialistes étant obnubilés par leur congrès de Poitiers, les négociations entre le PS et le PRG pour les élections régionales, auxquelles je pense fortement, n’ont pas commencé. Nous avons clairement affirmé qu’il ne serait pas acceptable pour les radicaux de gauche que les socialistes nous demandent de les soutenir dans treize grandes régions métropolitaines sur treize, sans nous donner une seule tête de liste. Je constate que les socialistes ont désigné toutes leurs têtes de listes par un vote interne qui n’engage donc que les socialistes eux-mêmes.

Quelle sera votre stratégie dans la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon où la secrétaire d’État chargée du Commerce, Carole Delga, est investie par le PS ?

En l’état actuel, nous avons décidé, dans cette grande région où les radicaux de gauche sont fortement implantés, de constituer des listes autonomes, dans la mesure où aucun accord global n’a été trouvé. Ni Carole Delga, ni comme d’ailleurs les autres têtes de listes désignées uniquement par les militants du PS n’ont notre soutien.

Envisagez-vous de faire alliance avec Philippe Saurel, le maire divers gauche de Montpellier ?

Nous n’en sommes pas là mais je ne cache pas que nous nous sommes rencontrés plusieurs fois et que le sujet a été évoqué.

Le PRG pourrait-il participer à une « confédération » avec Robert Hue et des écologistes indépendants ?

Nous nous sommes plusieurs fois rencontrés avec le Mouvement des progressistes de Robert Hue, Cap 21, Génération Écologie ou le Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias. Ceci s’inscrit dans la nécessité de rassembler la gauche en vue de 2017. Si la gauche se résume au Parti socialiste, je redoute que les victoires ne soient pas au rendez-vous. Il y a nécessité de rassembler beaucoup plus largement pour être au second tour de la présidentielle.

Faut-il une primaire à gauche en vue de la présidentielle de 2017 ?

Si François Hollande est de nouveau candidat, il va de soi qu’une primaire n’est pas nécessaire car il a toute la légitimité pour mener en notre nom le combat présidentiel. Si tel n’était pas le cas, la question des primaires se poserait même si Manuel Valls me semblerait dans ce cas de figure le candidat légitime.

La gauche ne se résume pas au PS
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