AUDITION DE PHILIPPE CHAMPY ET ROGER-FRANÇOIS GAUTHIER - ÉCOLE : REPENSER LES SAVOIRS À ENSEIGNER
Détails de l'événement
L’intérêt du livre Contre l’École injuste ! (livre étape dans la réflexion menée par le CICUR) est d’identifier et de questionner les imaginaires scolaires qui la rendent irréformable aux moyens des réformes
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L’intérêt du livre Contre l’École injuste ! (livre étape dans la réflexion menée par le CICUR) est d’identifier et de questionner les imaginaires scolaires qui la rendent irréformable aux moyens des réformes habituelles. (De même que, face aux effondrements écologiques en cours, la société reste irréformable aux moyens des réformes actuelles si l’on ne fait pas tomber d’abord le mythe de la croissance.) L’enjeu posé est donc de changer de paradigme, de réinterroger les finalités de l’École, les valeurs que doivent servir les savoirs qu’on y enseigne et, partant, la cohérence générale du système scolaire (approche « curriculaire »).
Durant cette audition, l’objectif est d’aborder les 3 points suivants :
1/ Questionner l’imaginaire scolaire, en discerner les pièges. Présentation des 4 croyances majeures qui rendent l’Éducation nationale irréformable au moyen des réformes scolaires habituelles, à savoir :
- La croyance en la promesse méritocratique
- La croyance en un système qui serait à même, par la carte publique et les procédures d’orientation, de répondre aux besoins de chaque élève
- La croyance en la justesse et en la justice des évaluations sur lesquelles se fondent ces orientations
- La croyance selon laquelle les savoirs enseignés par l’institution seraient incontestables, ambitieux parce que lourds, qui conduit à une forme d’indifférence aux finalités mêmes de l’École et aux valeurs que les programmes doivent servir.
Ce dernier point étant le point nodal, à partir duquel la réflexion doit se redéployer intégralement pour repenser la cohérence de tout le système scolaire (logique « curriculaire »).
Ces quatre croyances induisent en outre un certain nombre de pièges, celui du « chacun pour soi », le piège du système de notation censé valider les acquis, le piège du statut professoral et le piège du disciplinaire.
Exemple par les débats éducatifs actuels : le lycée professionnel, la fracture privé/public, les « écoles du futur » lancées à Marseille, les réflexions en cours sur l’évolution du concours de professeur des écoles, l’éducation à la laïcité, l’éducation à la sexualité, la réintroduction des mathématiques au lycée général… Il s’agira moins de rentrer dans le détail de tous ces sujets que de souligner les pièges dans lesquels la réflexion est embourbée.
2/ Au prisme de cet imaginaire scolaire, retour sur le programme porté par Yannick Jadot à la présidentielle et sur ceux des autres candidats et candidates en général - dont est dénoncé, dans le livre, le manque d'idées nouvelles. Ceci dans la continuité du travail d’analyse à mener sur l’échec de la candidature écologiste à la présidentielle,
3/ Éclairage et point d’étape sur les derniers travaux du CICUR :
- La régulation démocratique : quelles échelles décisionnelles adopter pour la politique éducative et quelle participation citoyenne à la définition des savoirs (QUI ?)
- La politique des savoirs : quel degré de spécification des savoirs repenser pour mettre en mouvement le système, pour la formation de quel citoyen : politique ? adaptatif ? éclairé ? civique actif? (QUOI ?)
- Les formes de passation et d’évaluation des savoirs : quels rythmes et formes scolaires, quelle organisation des enseignements, formation des passeurs/évaluateurs, co-formation des personnels, construction d’un sens partagé par la formation initiale et continue. (COMMENT ?)
Avec un focus sur des exemples de politiques curriculaires inspirantes menées à l’étranger et un intérêt particulier pour l’articulation entre curriculum national et curriculum local.
Pour s'inscrire : https://generationecologie.fr/audition-ecole-repenser-les-savoirs-a-enseigner/
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Heure
13 janvier 2023 20 h 30 min - 22 h 00 min(GMT+01:00)