13 mars 2019
Deux études scientifiques viennent alourdir le bilan accablant des conséquences humaines de la destruction écologique massive. Mais la santé environnementale n’est toujours pas une priorité !
– La pollution de l’air est en réalité deux fois plus meurtrière que ne l’estimaient les autorités sanitaires en Europe. Ainsi le bilan humain en France est en réalité de 67 000 morts prématurées par an (contre 48 000 selon les chiffres officiels de Santé Publique France), et pour l’ensemble de l’Europe de 800 000 morts prématurées (contre 422 000 selon l’Agence européenne de l’environnement). L’étude du European Heart Journal publiée hier considère que la pollution de l’air, avec 8,8 millions de morts par an dans le monde, tue désormais plus que le tabac. La grande majorité de ces décès est due à des maladies cardiovasculaires causées par les particules fines. En Europe, les « normes » concernant les niveaux d’exposition aux particules fines sont 2,5 fois plus élevés que les recom-mandations de l’OMS. Les autorités sont complices de ce scandale sanitaire. Et cette étude souligne également que la sortie rapide des énergies fossiles permettrait de sauver de nombreuses vies en réduisant de 55% l’impact sanitaire de la pollution de l’air.
– Un quart des morts et des maladies dans le monde sont directement liées aux pollutions et aux atteintes à l’environnement, selon les 250 scientifiques qui ont contribué au rapport sur l’état de planète publié par l’ONU le 13 mars. A la pollution de l’air s’ajoutent les produits chimiques – notamment les pesticides – contaminant tous les milieux naturels, en particulier l’eau et les océans, la déforestation et l’agriculture intensive qui provoquent la destruction massive des écosystèmes indispensables à la survie de milliards de personnes. L’ONU constate une explosion des inégalités entre pays du Nord et du Sud et appelle à « des actions urgentes d’une ampleur sans précédent ».
Pour Génération Ecologie, ces nouvelles études sont un signal d’alarme supplémentaire de la gigantesque crise sanitaire liée aux pollutions et aux écocides. Elles sont un plaidoyer pour des changements radicaux. Une politique d’écologie intégrale est la seule perspective pour préserver la vie sur Terre. L’urgence est totale car le destin de l’humanité et celui de l’ensemble du vivant sont intimement liés.