Le sombre bilan chiffré sur l’état de la biodiversité française…

04 juin 2019

Publié par le Museum national d’histoires naturelles, l’Agence française pour la biodiversité et le CNRS, le bilan 2019 sur la diversité des espèces en France a été récemment diffusé. Il rappelle tout d’abord que la France (métropole et Outre-mer) abrite 10 % des espèces décrites à travers le monde et a, de ce fait, une énorme responsabilité concernant la conservation de la biodiversité au niveau international. En accueillant 58 % des espèces présentes en métropole, le département des Alpes-Maritimes arrive en tête des départements accueillant le plus grand nombre d’espèces, devant les Pyrénées Orientales et les Alpes de Haute-Provence.

Si la biodiversité de notre pays est exceptionnelle, elle n’en est pas moins menacée et ceci malgré une protection réglementaire qui concerne, sur tout ou partie du territoire national, plus de 7000 espèces. Au niveau international, la France se place en effet au 6ème rang des pays abritant la plus importante proportion d’espèces menacées (27 %). Ce déclin massif du Vivant concerne les espèces rares et localisées mais également celles, plus ordinaires, qui se développent dans les paysages de notre quotidien. Ainsi, parmi les dix espèces d’oiseaux granivores les plus communes, huit sont actuellement en déclin. Même constat concernant les chauves-souris et la pipistrelle commune par exemple dont les populations ont régressé d’au moins un tiers depuis 2006. Autre indicateur préoccupant qui renseigne indirectement sur l’évolution de la pollinisation : plus d’une espèce de plantes sur deux qui se reproduit grâce aux insectes est en déclin…

Comme l’ont encore récemment souligné les experts de l’IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité), il n’est plus aujourd’hui question d’érosion progressive de la biodiversité mais bel et bien d’une accélération vertigineuse de la disparition des espèces à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’Humanité. Si les leviers existent pour agir à la fois localement sur les territoires et globalement à l’échelle planétaire, il est urgent de les activer ! Convertir massivement l’agriculture conventionnelle en agroécologie, lutter contre l’artificialisation des espaces agricoles et naturels, réduire drastiquement l’usage des pesticides et permettre la reconquête des espaces sauvages sont des exemples de mesures concrètes qui pourraient avoir des effets rapides et notables pour enrayer le déclin du Vivant.

Pour accéder à la publication sur le bilan 2019 du Museum national d’histoires naturelles, consulter https://inpn.mnhn.fr/actualites/lire/9901/le-livret-2019-sur-les-especes-francaises-est-en-ligne-