12 juin 2019
Le discours de politique générale du Premier Ministre témoigne de la fébrilité du pouvoir sur l’écologie.
En prétendant faire de l’écologie sans changer de vision du monde et en rappelant sa croyance dans la « force de la croissance », l’exécutif a ouvertement désigné les écologistes comme ses principaux adversaires et compétiteurs politiques dans la nouvelle période qui s’ouvre.
Par-delà les mots, en commençant son discours par l’urgence écologique, Édouard Philippe ne fait pas seulement une concession aux mobilisations de la jeunesse et au vote des citoyens pour l’écologie lors des élections européennes : Il dit l’inquiétude du pouvoir qui se sent dépassé alors qu’une nouvelle espérance se lève, avec des mobilisations et une prise de conscience qui montent en puissance. Il ne les comprend pas, ne dit pas un mot sur l’extinction du vivant, et s’engage à « accélérer » une politique qui ne marche pas.
Que le gouvernement ne se trompe pas : la jeunesse mobilisée pour le climat ne demande pas des mots, mais des actes à la hauteur de l’urgence.
Le discours du Premier Ministre d’aujourd’hui n’est qu’un intermède de paroles au milieu de nombreuses décisions qui vont dans le sens contraire. En ce moment même son gouvernement s’oppose à l’Assemblée nationale à bien des mesures sérieuses comme la sortie des énergies fossiles pour l’automobile ou la suppression des liaisons aériennes inutiles. Preuve qu’entre les actes et les mots, le grand écart continue.
Delphine Batho, Présidente