19 décembre 2020
Le rapport du Haut conseil pour le climat sur la 5G confirme que le déploiement de cette technologie est nuisible pour le climat. Ce diagnostic n’est pas une surprise pour toutes celles et ceux qui, comme nous, demandaient un moratoire sur la 5G au regard de ses lourds impacts environnementaux.
Saisi par le Sénat, le Haut conseil pour le climat rappelle que les nouvelles fréquences n’ont fait l’objet d’aucune évaluation environnementale préalable et documente l’impact carbone de la 5G. Celui-ci pourrait s’élever de 2,7 à 6,7 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030. Ces émissions de gaz à effet de serre supplémentaires résultent principalement du renouvellement des équipements et terminaux qu’impose le passage à la 5G. Le déploiement de cette technologie aura également de forts impacts sur la consommation d’électricité en France, de l’ordre de 16 à 40 TWh en 2030, soit 5% à 13% de la consommation finale d’électricité du résidentiel et du tertiaire de 2019. Le Haut conseil souligne toutes les incertitudes qui entourent ces calculs qui ne tiennent pas compte des émissions indirectes liées aux effets rebonds.
Dans ses conclusions, le Haut conseil appelle à « évaluer les nouvelles technologies au regard du climat avant de décider » et rappelle qu' »une telle évaluation aurait dû avoir lieu pour la 5G avant de décider d’attribuer les fréquences nécessaires« . Il invite à instaurer un ensemble de règles nouvelles pour permettre de « limiter le déploiement » des télécommunications « pour des raisons environnementales » et organiser la sobriété du numérique. Il demande également que les fréquences n’interfèrent pas avec les satellites d’analyses météorologiques, la 5G créant des interférences très problématiques, sur lesquelles l’Organisation météorologique mondiale a alerté dès novembre 2019 et que Météo France a encore dénoncé récemment.
Génération Écologie salue ce rapport. Malheureusement, il intervient alors que l’essentiel des décisions ont été prises, puisque le Président de la République a brandi un « joker » pour refuser le moratoire sur la 5G demandé avec force par la Convention Citoyenne pour le Climat.
Quoiqu’en dise le Président de la République et ses moqueries sur le « retour de la lampe à huile » et le « modèle Amish« , l’urgence climatique doit nécessairement impliquer une politique de sobriété numérique.