Pour une fin de vie libre, digne et choisie

08 avril 2021

Ce 8 avril est examinée à l’Assemblée nationale la proposition de loi visant à ouvrir le droit à une fin de vie digne, libre et choisie dans notre pays. La liberté de choisir une fin de vie digne et de mettre un terme à des souffrances devenues impossibles à supporter doit être, enfin, reconnue par notre législation. La sédation rendue possible par la loi Claeys-Leonetti intervient, trop souvent, alors que le malade se trouve déjà en phase agonique.

Chaque année en France, entre 2 000 et 4 000 euthanasies clandestines seraient pratiquées. De surcroît, un nombre non-négligeable de malades se rendent en Belgique ou en Suisse afin d’y mourir dans la dignité. Cette hypocrisie et ces dérives doivent cesser et, avec elles, les souffrances que ces démarches engendrent tant pour le malade que pour ses proches.

Légaliser la fin de vie libre et choisie constituerait un droit nouveau, pleinement en phase avec les principes de dignité de la personne et du respect de l’être humain tout au long de sa vie consacrés par l’article 16 de notre Code civil. Ce droit répondrait également à une réelle attente de la part de nos compatriotes, puisque près de neuf français sur dix y sont favorables

L’aide médicalisée active à mourir sans douleur ne constituera jamais une obligation : dans le respect des convictions de chacune et chacun, les personnes en fin de vie ne seront en aucun cas contraintes de demander cette aide active à mourir. Ce droit nouveau doit être encadré strictement. Il n’est pas question ici d’aider une personne à mourir sans avoir obtenu un consentement total et explicite de sa part. C’est précisément ce que prévoit cette proposition de loi, puisque la parole du patient sera placée au cœur du dispositif. Les proches et l’équipe médicale pourront se substituer à lui en cas d’incapacité à exprimer son consentement, et la demande restera révocable à tout moment. 

Le temps du débat démocratique est venu. Génération Écologie dénonce l’obstruction exercée par les quelques 4000 amendements déposés par le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale pour empêcher une avancée attendue par une immense majorité de la société.

Hubert Julien-Laferrière, Député du Rhône, porte-parole de Génération Écologie