Pour gagner contre la réforme des retraites, un mouvement populaire et non-violent

04 avril 2023

Jeudi 6 avril, comme depuis trois mois, nous manifesterons aux côtés de l’intersyndicale contre la retraite à 64 ans, qui résulte d’une idéologie productiviste, mortifère et déconnectée du sens du travail et de la vie des gens. 

Cette réforme, nous la contestons sur le plan humain, économique et social. Nous affirmons qu’elle est injuste et sexiste. Nous affirmons qu’elle est dangereuse aussi, alors que le péril climatique exige de ralentir et de décroître.

Nous la contestons aussi pour sa méthode, avec toute la brutalité d’un présidentialisme qui exploite toutes les armes de la Constitution de la Vème République pour piétiner la démocratie et le dialogue social.

Ne nous laissons pas berner par le piège tendu par ce gouvernement pyromane ! De provocation en provocations, il veut déplacer le débat. Il souffle sur les braises de la colère en espérant un pourrissement du mouvement. Les images de violence l’arrangent, tant il veut déplacer le débat sur “l’ordre”, espérant un réflexe populaire de refus de la “chienlit”. La brutalité du maintien de l’ordre n’a pas d’autre objectif. 

C’est un piège, un cercle vicieux, dangereux et mortifère.

A nous d’être plus intelligentes et intelligents ! L’intersyndicale a mille fois raison de ne pas approuver les débordements violents qui saturent l’espace médiatique. La colère doit continuer de s’exprimer par un mouvement structuré, puissant, organisé. La violence est l’ennemie de la lutte. Elle a pour effet que la participation diminue, provoque du découragement voire de la peur.

Plus la tension est forte vis-à-vis du gouvernement, plus nous devons être fermes sur le seul mot d’ordre de “retrait de la retraite à 64 ans”, plus nous devons être irréprochables sur la forme. Chaque vitre cassée, chaque poubelle brûlée, chaque pierre lancée sur les forces de l’ordre rend service au pouvoir qui veut esquiver la seule question posée : nous voulons le retrait de cette réforme des retraites.

Manifester dans la non violence n’est pas la défense de l’ordre établi. C’est conserver la force de ce mouvement qui doit rester un mouvement de masse populaire. C’est aussi et surtout soutenir l’intersyndicale et lui donner tous les moyens du rapport de force avec le gouvernement.

Anaïs Widiez