18 septembre 2023
Génération Écologie était présente ce samedi pour manifester dans les rues de La Rochelle, aux côtés d’Avenir Santé Environnement à l’initiative de la mobilisation et de nombreuses associations, afin de d’exiger un plan de sortie des pesticides de synthèse.
Avenir Santé Environnement a été fondée à Saint-Rogatien (Charente Maritime) en 2018 par des parents dont les enfants sont victimes de cancers pédiatriques. Comme à Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique, l’association lutte pour que les causes environnementales de ce « cluster » de cancers soient recherchées et se heurte au déni des autorités. Une nouvelle étude scientifique montre que depuis 30 ans, l’incidence des cancers chez les personnes de moins de 50 ans a bondi de 79 %, le nombre de décès associés de 28 %. Parmi les pollutions chimiques à l’origine de cette épidémie de cancers, les pesticides et un modèle agricole néfaste pour la santé humaine et le vivant. Les contaminations sont avérées et malheureusement multiples : eau, sol, air…
Génération Écologie soutient l’appel de La Rochelle et la pétition signée par près de 16 000 personnes, dont de nombreux élus locaux, pour la sortie des pesticides et la transition agricole. C’est une urgence de santé publique et pour la biodiversité. C’est possible car l’alternative existe : c’est l’agriculture biologique à laquelle le gouvernement ne cesse de mettre des bâtons dans les roues.
Nous avons obtenu l’interdiction des néonicotinoïdes par la loi. Il nous faut obtenir l’interdiction du glyphosate et de tous les pesticides cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). La mobilisation citoyenne doit reprendre et s’amplifier, d’autant que l’Union européenne s’apprête à renouveler l’autorisation du glyphosate pour 15 ans… jusqu’en 2038 ! Cet herbicide a pourtant été classé comme cancérigène probable par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Un récent rapport de l’association Générations Futures montre comme les pouvoirs publics ignorent délibérément les alertes scientifiques, notamment les conclusions de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM). À l’instar du glyphosate, de nombreuses molécules – dont la qualification de « phytosanitaires » prête largement à confusion – sont aujourd’hui non seulement produites et vendues par les sociétés privées, mais surtout autorisées par les pouvoirs publics, alors que leur nocivité et leur toxicité est largement avérée. Le cas du chlordécone dans les bananeraies demeure tristement célèbre pour illustrer ce que l’on est en droit de qualifier de « scandales d’Etat ».
À l’heure où le Gouvernement annonce prochainement un projet de loi d’orientation agricole couplé à un nouveau plan Ecophyto 2030, les enjeux sont clairs : aucune tolérance pour un modèle agricole destructeur de la santé humaine et de la biodiversité et exigence de mise en œuvre d’une agriculture biologique respectueuse des écosystèmes et des êtres vivants. En respect des valeurs qui nous ont toujours animés, Génération Écologie s’engage aux côtés de l’ensemble des acteurs qui empêcheront que ces poisons continuent à être sciemment disséminés dans notre environnement.
Anne-Laure Bedu