08 mars 2024
« Aujourd’hui s’il existe deux camps, c’est bien celui de celles et ceux qui luttent pour la paix et la justice pour tous […], face à un camp qui serait celui de la haine, de la destruction, de la négation de l’autre. » Hanna Assouline, militante pacifiste féministe.
C’est la guerre au Proche-Orient depuis le 7 octobre et les pogroms perpétrés par les terroristes islamistes du Hamas, qui ont commis de sang-froid des massacres antisémites contre la population civile, abattu, violé, égorgé bébés, femmes, hommes, enfants, personnes âgées, ciblé les jeunes à un concert, ciblé à dessein les pacifistes et israéliens pro-palestiniens, mutilé les corps au point que l’on ne puisse identifier les victimes. Ils ont atteint leur but : rendre toute perspective de paix impossible, en provoquant une réaction aveugle de l’extrême droite israélienne qui, après avoir fait la preuve de son incapacité à garantir la sécurité de son peuple, utilise l’état de légitime défense auquel Israël avait droit pour bafouer le droit international et, au lieu de cibler les terroristes du Hamas qui doivent être mis hors d’état de nuire, commet des crimes de guerre, bombarde les civils palestiniens dont le martyr n’a plus ni fin, ni limite humanitaire.
Au milieu de cette tragédie, la jeunesse, les forces d’opposition, les militantes et militants de la paix en Israël et en Palestine ont du mal à se faire entendre. Et à distance, la guerre à Gaza attise également les haines et la vindicte de celles et ceux qui voudraient que l’on choisisse un camp, dans la surenchère et la concurrence des souffrances et des mémoires, chacun voulant l’anéantissement de l’autre, dans des joutes verbales sans empathie.
Pourtant, au plus près des conséquences concrètes du conflit, des femmes israéliennes et palestiniennes refusent d’être assignées à un camp. Contre la spirale de la guerre meurtrière et sans issue, elles ont fait émerger un double mouvement féministe et pacifiste, « Women wage peace » en Israël et « Women of the Sun » en Palestine. Ensemble, elles militent activement auprès des officiels de leurs pays mais aussi à l’étranger pour deux objectifs : « un accord de paix négocié mettant fin au conflit israélo-palestinien, avec la pleine participation des femmes à tous les niveaux du processus de paix, et le maintien de la sécurité » .
L’écho français de ce mouvement se nomme les Guerrières de la paix. Il a été créé en 2022 par Hanna Assouline. Les Guerrières de la paix organisent des rencontres avec des femmes qui s’engagent dans les quartiers et qui « mènent des actions pour aider la jeunesse à trouver la voie de la paix » . Elles sont aussi à l’initiative du Forum de la Paix en mars 2023 au Maroc, qui réunissait des femmes israéliennes et palestiniennes ou encore originaires d’Afghanistan, de Syrie, de pays d’Afrique subsaharienne ou du Maroc. Elles viennent de publier un appel pour dénoncer « les féminicides et les violences qui s’exercent contre les femmes » partout dans le monde, sans distinction d’origine ou de religion.
Ces mouvements pacifistes féministes ont su casser des barrières à l’échelle de la société civile en rassemblant des milliers de femmes palestiniennes et israéliennes. La puissance de ces femmes, qui trouvent le courage de reconnaître les souffrances collectives pour faire la paix, nous oblige. Il y a eu de trop nombreuses vies brisées.
Génération Écologie soutient l’appel des Guerrières de la paix et affirme son soutien à ces mouvements féministes qui portent l’espoir d’un sursaut en faveur d’une paix durable entre deux États et deux peuples vivant en paix et en sécurité.
Anaïs Widiez, Cécile Faure, pour la commission Écoféminisme