23 mai 2019
Il était prévisible qu’à trois jours du scrutin européen, le Conseil de défense écologique nouvellement créé se résume à un exercice de communication gouvernementale. Le résultat est pire que ce que l’on pouvait craindre, mais il y a une limite à la manipulation de l’opinion sur l’écologie.
Bien sûr, nous avons eu droit au bla-bla habituel sur la « détermination » du pouvoir à agir « plus vite, plus loin ». Mais sur le fond, strictement rien de nouveau, engageant réellement les décisions gouvernementales, n’a été annoncé ce matin, en dehors de la création d’un nouvel « observatoire » sur l’artificialisation des sols.
Le gouvernement s’est contenté du recyclage d’annonces déjà faites mille fois, et a rappelé sa foi inébranlable dans la nécessité de « produire davantage de richesses en France » alors que le productivisme est justement la cause des destructions environnementales massives, du réchauffement climatique et de l’extinction des espèces.
Le summum est le mensonge sur le projet de Montagne d’Or : François de Rugy et Edouard Philippe n’ont fait que répéter la phrase déjà prononcée par le Président de la République sur « l’incompatibilité » du projet avec la protection de l’environnement. Le mot « abandon » n’a pas été prononcé. Concrètement, aucune décision ne sera pas matérialisée juridiquement. Le sujet est renvoyé à l’hypothétique réforme du code minier, véritable arlésienne depuis des années…
La mise en scène d’aujourd’hui traduit l’inquiétude du pouvoir, qui a peur de la montée du vote écologiste, dans sa diversité, dimanche.
Pour les citoyens et la jeunesse le message est clair : sans un rapport de force dans la rue et dans les urnes, jamais la politique ne sera à la hauteur de l’état d’urgence écologique.
Delphine Batho, Présidente de Génération Écologie