Tchernobyl 1986: d’abord une erreur humaine
L’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl le 26 avril 1986 est d’abord due à une erreur humaine (comme nombre d’accidents de la route) mais celle-ci a engendré la plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps avec plusieurs dizaines de milliers de morts.
Il ne s’agit donc pas comme tout le monde le pense d’une explosion nucléaire liée au fonctionnement, à la désintégration forcée de l’uranium mais à quatre causes principalement d’origine humaine :
1)-La décision de tenter une expérience dont on ne pouvait prévoir les réactions et les conséquences. Ce que les autres responsables de centrales nucléaires ont refusé de faire.
2)-L’incompétence et la fatuité d’un directeur de centrale nucléaire qui n’était pas spécialiste du nucléaire mais qui souhaitait ardemment recevoir la médaille de Lénine et une promotion individuelle.
3)-La méconnaissance des comportements du réacteur par les techniciens à l’instar des conducteurs lambda qui doivent piloter des voitures de course.
4) Un système soviétique opaque et ultra-hiérarchisé ne faisant pas appel à des collèges de spécialistes mais au respect des ordres même les plus inadaptés à la situation. Ce qui a entrainé tout une série d’actions qui ont aggravé la situation au lieu de la résorber.
Tout ceci nous amène à la conclusion que le plus grand danger dans le nucléaire comme ailleurs, c’est l’homme lui-même et son système politique qui néglige les spécialistes au profit des relations clientélistes. Ce qui a peu de conséquences dans la vie courante mais qui peut être un danger majeur dans des domaines technologiques extrêmement sensibles.
Le fait que les deux principaux responsables de la plus grande catastrophe nucléaire, non naturelle, que l’humanité a connue n’ait écopé que de quelques années de prison est bien la preuve que les régimes politiques s’exonèrent facilement des conséquences de leurs erreurs.
Michel Villeneuve
Vice-président
Génération Ecologie