2015 l’année de tous les records climatiques
L’utopie écologique devenue réalité
2015 est devenue officiellement l’année la plus chaude qu’ait connue la Planète depuis que l’on mesure systématiquement les températures (1880). L’OMM (organisation mondiale météorologique) a validé les résultats de la NOAA (national oceanic and atmospheric administration) et de l’institut Godard de la Nasa qui concluent à une augmentation globale de 0.90°C par rapport à la moyenne des températures relevées au XXème siècle ; soit +1.33°C sur terre et 0.74°C en mer. Le précédent record détenu par 2014 était de 0.25°C à terre et 0.11°C en mer.
Certes l’activité d’El Nino, ce puissant courant marin du Pacifique sud qui circule de l’Indonésie à l’Amérique du Sud, a aggravé cette élévation de température mais il n’en reste pas moins que le réchauffement climatique fortement contesté jusqu’ici par les climato-sceptiques fait parti d’une réalité prise en compte par tous les Etats dans le cadre de la COP 21.
Ce n’est pas le seul record de 2015 puisque qu’on vient de dépasser les 400 ppm (partie par millions) de concentration du CO2 dans l’atmosphère alors qu’à l’ère préindustrielle (1850) cette concentration n’était que de 278 ppm. Au-delà de 400 ppm de CO2 les modèles numériques de prévision des climats deviennent plus aléatoires et donc moins prédictifs. Or, la relation directe entre réchauffement climatique et émission de gaz à effet de serre (dont le CO2) est reconnue par la COP 21. Une première conséquence c’est un autre record atteint en 2015, à savoir que l’espérance de vie des humains a baissée (de 3 mois et demi) pour la première fois depuis 1969.
Les conséquences sont indiquées par les modèles numériques qui indiquent qu’une augmentation de 1°C de température déplace les limites climatiques de 250°C vers les pôles et de 150 m en altitude. Ces modifications influent sur les climats locaux et donc affecte toutes les activités humaines que ce soit sur la santé (plus de mortalité en été), sur la végétation (les vignes méditerranéennes seront cultivées en Suède vers 2100), sur l’augmentation des feux de forets, sur la disparition des glaciers qui approvisionnent les fleuves en été et sur l’augmentation du niveau des mers (+ 1m au cours de 21ème siècle).
Ce qui, il y a encore quelques années était considéré comme une utopie d’écologiste, est maintenant reconnue par l’ensemble des responsables politiques malgré la pression constante des lobbies industriels pour qui les intérêts économiques immédiats doivent primer sur l’avenir des sociétés humaines.
Bien entendu, ce constat n’a d’intérêt que s’il est suivi d’un changement du mode de vie des sociétés humaines qui est responsable d’au moins 20 à 30% du réchauffement climatique.
Michel Villeneuve
Vice-président de GE