Publié par Génération Ecologie

NDDL, la lettre qui contredit Manuel VALLS

par Marc LE DUC - Ouest-France -

L'aéroport de Nantes-Atlantique n'a pas d'impact sur les oiseaux de la réserve de Grand-Lieu, affirme un document interne de l'Etat. Manuel Valls a affirmé le contraire.

Depuis des mois, les partisans du transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes mettent en avant la protection du lac de Grand-Lieu. Celui-ci, au sud de l'aéroport, abrite une importante réserve d'oiseaux.

Le Premier ministre lui-même a repris l'élément de langage forgé par l'association Des Ailes pour l'Ouest.

En novembre, devant les députés, Manuel Valls présentait comme une nécessité écologique le transfert de l'actuel aéroport au nord ouest de l'agglomération nantaise.

Une note de deux pages de la Dreal, la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement des Pays de la Loire affirme le contraire. Le courrier, reçu par le préfet en septembre 2014, répondait à une demande du représentant de l'État qui voulait alors connaître les impacts possibles de l'allongement de la piste.

Pas de perturbation des oiseaux aujourd'huiLe signataire rappelle que les oiseaux, aujourd'hui, ne sont pas dérangés par le trafic aérien. « La faune de la réserve a intégré cette activité continue et routinière comme un élément à part entière de l'environnement du lac », écrit le chef du service ressources naturelles et paysages. « En outre les atterrissages sont relativement silencieux, moteurs au ralenti, tandis que les avions qui décollent prennent rapidement de la hauteur », précise-t-il dans le courrier que s'est procuré Ouest-France.

En cas d'allongement de la piste (aujourd'hui non envisagé), il n'y aurait pas de perturbation supplémentaire, les avions continueraient à survoler le lac à plus de 300 m d'altitude, comme le prévoit le décret de création de la réserve naturelle, en 1980, explique encore la note.

Comme le chercheur rennais Loïc Marion (CNRS), qui dirigea pendant 23 ans la réserve, le fonctionnaire rappelle que les contraintes actuelles d'urbanisme entretiennent une ceinture verte entre l'agglomération et la réserve. « Le déménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique se traduira par l'urbanisation de ces terres et par leur imperméabilisation qui ne peut être que préjudiciable aux équilibres écologiques de la réserve ».

« Pas un rapport, juste une note »De son côté, le scientifique Loïc Marion a écrit au Premier ministre. « Je n'ai jamais constaté la moindre gêne des oiseaux de ce lac due aux avions », affirme, une nouvelle fois, le chercheur, précisant que les vols commerciaux survolent la rive orientale du lac, « éloignée des colonies d'oiseaux située sur la rive occidentale », et que ce survol se fait « à une hauteur qui ne gêne pas les oiseaux ».

La préfecture de Loire-Atlantique a refusé de s'exprimer, laissant cela au directeur adjoint de la Dreal. Celui-ci minimise la portée du courrier. « Ce n'est pas un rapport, juste une note, sommaire et vite rédigée, destinée au préfet avant une visite au lac ».

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